Agence de Presse de l'Amérique Latine

La Bolivie demande à l'ONU de mettre fin à l'interdiction de la coca naturelle

La Paz, 14 mars (Prensa Latina) La Bolivie a demandé hier, lors de la séances plénière de la 66e session de la Commission des stupéfiants des Nations Unies, la cessation de l'interdiction de la feuille de coca naturelle conformément à la Convention de 1961.

S'exprimant lors du forum qui se réunit à Vienne, en Autriche, le vice-président de l'État plurinational, David Choquehuanca, a affirmé que « depuis six décennies, les opérateurs de la géopolitique dominante de l'Occident sont intervenus au sujet de la culture naturelle de la feuille de coca, son usage rituel et sa consommation traditionnelle ».

Le vice-président a critiqué, sur la base du pacte de 1961, le fait que des programmes d'éradication injustes aient été mis en œuvre.

« Une erreur historique a été commise », a-t-il noté, soulignant que cette décision signifiait une attaque contre la culture des peuples autochtones et une violation de leur souveraineté.

Il a déploré la « fabrication du consentement » pour rejeter la consommation de la feuille de coca naturelle et la destruction de son image à l'échelle mondiale.

Il a signalé que cette pratique entraînait une discrimination des droits légitimes d'industrialiser et de commercialiser ce produit agricole par les peuples.

« Alors que le rideau de mensonges sur la feuille de coca tombe - a déclaré le vice-chef d'État -, il est temps de révéler la vérité et de faire en sorte que l'humanité connaisse la vérité sur la feuille de coca sacrée. »

Choquehuanca a insisté sur le « besoin urgent de revoir et mettre à jour les textes des règlements de la Convention de 1961 ».

Il a ensuite invité les pays membres du forum à accompagner le processus d'examen critique de la classification actuelle de la feuille de coca comme stupéfiant à l'annexe 1 que la Bolivie va entamer.

Il a ajouté que cette position est basée sur des preuves scientifiques actuelles, des méthodologies objectives et vérifiables de l'entité scientifique et technique de l'Organisation mondiale de la santé et du Comité d'experts sur la pharmacopée.

Il a évoqué les succès de la Bolivie dans la lutte contre le trafic de drogue sur la base d'un modèle de contrôle social qui lui a permis d'être le seul pays à avoir réussi à stabiliser la superficie d'hectares de feuilles de coca en Amérique du Sud, entre autres engagements internationaux établis.

Luis Arce, le président de la Bolivie, a confirmé le 11 décembre dernier qu'une équipe gouvernementale travaille à la déclassification de cette matière première selon la Convention de 1961 en tant que stupéfiant, afin de parvenir à sa libre commercialisation.

Il a commenté que dans le cadre du projet, une campagne internationale sera menée afin que le monde connaisse le potentiel énergétique et sanitaire de la coca avec ses 14 alcaloïdes, et a annoncé l'emplacement futur d'un centre de recherche et d'un autre centre industriel basé sur cette feuille dans les Yungas de La Paz.

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