Agence de Presse de l'Amérique Latine

Les Israéliens craignent une guerre civile du fait de la réforme judiciaire

Tel Aviv, 17 mars (Prensa Latina) La plupart des Israéliens pensent qu'une guerre civile ou des affrontements violents pourraient éclater au sein du pays en raison de la polarisation provoquée par une réforme judiciaire proposée par le gouvernement d'extrême droite.

Un sondage réalisé par Canal 13 a montré que 58 % des personnes interrogées considéraient cette éventualité comme possible, alors que 31 % d'entre elles l'écartaient.

Le sondage révèle que 39 % des personnes interrogées soutenaient le plan de consensus offert  par le président Isaac Herzog afin de surmonter la crise, 29 % le rejettent et 32 % n'ont pas souhaité s'exprimer.

Il y a quelques jours, un sondage rédigé par l'Institut israélien de la démocratie a révélé que 47 % de la population estimait que la situation interne du pays était mauvaise ou extrêmement mauvaise, soit une augmentation de 17 points par rapport à octobre 2022.

La réforme à l’initiative de l'alliance de droite au pouvoir offrait à la Knesset (parlement) annuler les décisions judiciaires à la majorité simple et de sélectionner les juges.

L'initiative a suscité de vives critiques et une opposition féroce dans le pays, où les manifestations de masse sont systématiques malgré les mises en garde des économistes, des juristes, des universitaires et des responsables de la sécurité.

Des hommes d'affaires, des étudiants, des hommes politiques, des travailleurs de différents secteurs et même des militaires en activité ont reprouvé le règlement, défendu par la droite et les secteurs conservateurs.

Jeudi, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays pour manifester leur refus du projet de loi lors d'une nouvelle journée de la honte en opposition à la dictature.

Afin de désamorcer les tensions et de trouver une issue, M. Herzog a annoncé mercredi une proposition de cadre pour remplacer le projet de loi, appelant l'exécutif et l'opposition à "ne pas détruire le pays".

Le chef de l'État a expliqué que le nouveau texte avait été rédigé après des centaines d'heures de délibérations au cours des dernières semaines avec des hommes politiques, des juristes et des experts de tout le spectre politique.

"Nous sommes au cœur d'une crise profonde et inquiétante", a averti M. Herzog dans son discours.

L'initiative porte sur des aspects essentiels de la relation entre les branches du gouvernement, notamment les lois fondamentales, la sélection des juges, le contrôle judiciaire des projets de loi adoptés par le parlement et l'autorité des conseillers juridiques du gouvernement.

Peu après l'annonce de l'offre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu l'a rejetée notant que le texte n'était pas accepté par sa coalition.

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