Brasilia,
Elles ont été exhortées hier soir à agir dans ce sens par Joao Pedro Stedile, membre de la Direction Nationale du Mouvement des Travailleurs, pour qui cette demande d’incarcération n’est qu’un chapitre supplémentaire du coup d’État général qui a eu lieu en août 2016 dans le pays.
« Le seul moyen de libérer Lula, c’est de faire de grandes manifestations de masse », a expliqué Stedile dans ses déclarations au journal « Brasil de Fato » dans lesquelles il considère que le groupe de communication « Réseau Globe » est « l’auteur intellectuel du coup et le coordinateur politique des forces de droite ».
« Nous sommes en train d’encourager les militants de Frente Brasil Popular à transformer les journées de demain et d’après-demain en journées d’indignation nationale. Il faudra occuper les rues, les places et les édifices publics pour manifester contre cette décision d’emprisonnement », a-t-il ajouté.
Le juge fédéral chargé de l’opération anti-corruption Lava Jato a indiqué que Lula pourra se rendre volontairement à son lieu de détention, sans jamais être menotté, et qu’il restera confiné dans une pièce spéciale de la Prison Fédérale « en raison de la dignité de la charge qu’il a occupée ». Il sera séparé des autres prisonniers et n’aura pas à craindre pour son intégrité morale ou physique.
Cependant, le chef de groupe du Parti des Travailleurs (PT) au Sénat fédéral, Lindbergh Farias, a révélé hier soir que Lula ne s’est pas encore prononcé sur l’hypothèse d’une reddition volontaire.
« À mon avis »,a-t-il dit, « Lula ne doit pas se rendre volontairement à la prison. Le faire serait admettre sa culpabilité, et il n’est pas coupable. Il faut qu’ils l’arrêtent au milieu de de cette mer de gens qui l’entoure (concentrée principalement autour du siège du Syndicat de la Métallurgie)».
D’autre part, en commentant la décision intempestive de Moro -qui a livré l’ordre d’incarcération à peine 20 minutes après avoir reçu l’autorisation du tribunal de seconde instance de Porto Alegre (TRF-4)- l’éditeur du blog Tijolazo, Fernando Brito, a signalé que ce dernier a agi « rapide comme l’éclair parce qu’il était mu par la haine ».
« Demain, le 6 avril 2018, sera le jour de la plus grande honte pour ce pays », a prédit le blogueur.
En janvier dernier, le TRF-4 a condamné l’ex-mandataire du PT à 12 ans et un mois de prison et, en contradiction avec la Constitution, il a demandé que la peine soit exécutoire une fois épuisés les recours devant cette instance.
La défense de Lula a sollicité un habeas corpus préventif pour éviter une incarcération anticipée, mais cette demande a été rejetée par le Tribunal Suprême de Justice (STJ) après que le Tribunal Suprême Fédéral (SFT) ait donné le feu vert au tribunal de Porto Alegre pour décréter l’emprisonnement politique du leader historique du Parti des Travailleurs.
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