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Cuba est un incommensurable exemple de solidarité, affirme José Mujica

Par Juan Carlos Diaz Guerrero

Montevideo, 28 mai (Prensa Latina) L’ancien président de l’Uruguay, José Mujica, a qualifiée d’ « incommensurable » la solidarité dont a fait preuve Cuba dans ses missions internationales de santé pendant ces dernières 25 années, dans 164 pays de tous les continents.

Pour la plus grande ile des Antilles,  » cet effort  de solidarité a atteint d’incroyables proportions », a hier déclaré à Prensa Latina José Mujica, qui est maintenant sénateur du FronteAmplio (FL), lors d’une cérémonie de  commémoration à la première brigade médicale qui partit pour l’Algérie en 1963.

Pour un pays de cette petite taille, un effort économique d’une telle ampleur ne peut s’expliquer que « par une volonté politique solidaire », a-t-il souligné.

L’ancien président de l’Uruguay estime que ce geste de solidarité  envers le reste du monde, en général, et certains pays en particulier, a été  une aventure fondée sur la générosité. « Mais le monde est égoïste, c’est la raison pour laquelle nous avons tant de problèmes ».

D’après lui, le monde ne mesure pas ce qu’a signifié « cet effort pour les cubains » et ce que l’humanité serait capable d’accomplir si d’autres pays, avec les moyens qui sont à leur disposition, avaient la volonté politique dont a fait preuve Cuba ».

Mujica demande de « toujours garde ce fait présent à l’esprit ».ll estime que « des problèmes tels que la pauvreté dans les pays sub-sahéliens et le manque d’eau « ne sont pas uniquement africains mais concernent l’humanité entière ».

La partie riche de l’humanité s’enferme dans son propre égoïsme et « fait semblant de ne rien voir », ajoute-t-il.

Raison pour laquelle l’attitude de Cuba est à la fois « un acte de solidarité incommensurable » et comme « une accusation quand on pense ce que la solidarité du monde riche pourrait accomplir mais ne le fait pas ».

Questionné sur l’injustice de la répartition des richesses qui prévaut de dans le monde de nos jours, le sénateur de la FA a rappelé qu’en Amérique Latine un peu moins de 300 personnes détiennent un patrimoine égal à celui de 300 millions d’habitants.

Mais le pire n’est pas là, insiste-t-il, leur patrimoine crée un revenu de 22 à 33 pour cent par an, ce qui rend les riches de plus en plus riches, et l’inégalité finit par devenir un dérèglement monstrueux du système.

« Si vous avez deux enfants de six et sept ans, offrez un jouet à l’un et rien à l’autre et, ensuite, venez me racontrer le résultat » demande-t-il. En notre fort intérieur, nous avons tous un sentiment d’égalité que,

« les coups de la vienous font peu à peu dissimuler, mais il reste toujours  présent en nous-mêmes », assure-t-il.

Pour cet ancien gouvernant, qui est pour tous un modèle de  modestie en raison de sa manière de vivre et d’agir,  « cet excès dans la concentration de richesse finit toujours par se transformer indirectement en concentration du pouvoir politique ».

La manière de voir le monde, de voir les décisions, me rappelle le vieil adage selon lequel  » le paysage dépend de la couleur des verres que l’on porte ». Celui qui a accumulé de grandes richesses considère que  ce qui est bon pour lui est bon pour tous et cette attitudes n’est pas politiquement justifiable », estime-t-il.

Quant à la présence médicale cubaine en Uruguay, qui comporte actuellement 26 professionnels, techniciens, travailleurs de services, en plus des orthoprothésistes, Mujica la juge « extrêmement positive ».

J’ai connu plusieurs médecins cubains et l’une de leurs caractéristiques, que l’on retrouve d’ailleurs chez les médecins paraguayens formés à Cuba, est qu’ils sont prêts à aller dans n’importe quel village, dans n’importe quel lieu à l’intérieur des terres, alors que les médecins formés ici ont beaucoup de mal à le faire; pour ces derniers, il semble que « les gens qui habitent si loin n’ont pas le droit de tomber malades », ironise-t-il.

Ces médecins, dont il fait l’éloge, ont a la fois les connaissances scientifiques et considèrent la médecine comme acte de  politique sociale et de véritable militantisme. « C’est pour cela que nous devons être reconnaissants à Cuba ».

Lors de mes dernières entretiens avec Fidel,  « nous avons souvent abordé ce sujet et il en est sorti l’idée de collaborer dans tous les domaines;  par exemple, faire venir des techniciens de l’industrie laitière, car « dans un pays tropical, l’élevage est différent, bienque certaines règles soient valables pour tous les pays ».

L’ancien mandataire se sent « le devoir venir en aide envers tous les gens que nous pouvons aider » et de leur transmettre un peu de cette connaissance, allégeant ainsi l’énorme effort fourni par Cuba lorsqu »il forme des médecins et les envoie, entre autres,  remplir la Mission Miracle ».

Il a rappelé que le Parlement uruguayen a voté -« et même à l’unanimité, la droite y compris, si mes souvenirs sont bons » – une donation parce que « nous étions tous conscients de l’extraordinaire dette que nous avions envers Cuba ».

La solidarité, explique-t-il, ne signifie pas que je dois être payé au comptant pour mes efforts, mais que « si, un jour, je me trouve dans cette même situation de besoin, quelqu’un agira envers moi de manière identique ».

La solidarité est un inter-échange non seulement de choses et d’actions, c’est également, et de manière bien plus profonde, un inter-échange de sentiments et d’affects, affirme-t-il.

Dans de nombreux cas, c’est bien plus que donner son surplus à autrui. Cuba en est un exemple:  » Malgré toutes ses difficultés économiques, Cuba a continué à pratiquer la solidarité et, agissant de la sorte, a fourni un effort colossal et nous a donné  un incommensurable exemple ».

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