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Que cherchent les États-Unis à l’ONU?

Par Ibis FradeBrito.

Nations Unies, 23 juillet (Prensa Latina) La visite à l’ONU du secrétaire d’État nord-américain, Mike Pompeo, fait resurgir à la surface des interrogations que beaucoup se posent sur le rôle des États-Unis depuis que ce pays s’est retiré de plusieurs instances importantes de l’organisation.

Pompeo est arrivé au siège des Nations Unies pour exiger que soient maintenues les sanctions commerciales contre la République Démocratique de Corée (RDPC) en dépit de l’engagement croissant de Pyongyang dans le processus de dénucléarisation.

Malgré ces avancées, l’administration de Donald Trump n’est pas convaincue par ce pas en avant de la RDPC et elle a recours, une fois de plus, à la coercition et à la menace.

Dans une déclaration à la presse, le secrétaire d’État nord-américain a plaidé pour l’isolement économique de la RDPC et a demandé que les sanctions contre elle soient maintenues.

Selon Pompeo, la RDPC a dernièrement effectué des opérations commerciales de manière illégale et il n’est pas exclu qu’elle continue à le faire.

À son avis, la pression contre Pyongyang doit être maintenue pour s’assurer que les nord-coréens tiendront leurs promesses; ne pas appliquer les sanctions correctement pourrait donc diminuer les chances de réussite.

De son côté, Niki Haley, la déléguée permanente des États-Unis auprès de l’ONU, considère aussi que les sanctions économiques sont l’unique moyen de maintenir la RDPC sur le chemin de la dénucléarisation.

L’ambassadrice états-unienne a fait remarquer que certains pays seraient disposés à lever les sanctions contre Pyongyang, « mais nous ne le permettront pas », a-t-elle déclaré. Par conséquent, le Conseil de Sécurité est en train d’étudier quelles sanctions pourraient être maintenues et quelles sanctions pourraient être levées.

La tactique des États-Unis est de faire appel à l’ONU, d’exercer des pressions et de faire du lobbying pour défendre leurs intérêts, en fonction de leurs besoins. Et quand l’ONU ne s’ajuste pas à leurs demandes, ils critiquent l’organisation et l’abandonnent.

C’est ce qu’il s’est passé lorsqu’ils se sont retirés du Conseil des Droits de l’Homme sous prétexte que cette instance de l’ONU a un préjugé chronique contre Israël. Bizarrement, cette annonce est tombée quelques jours après que le Conseil des Droits de l’Homme ait durement critiqué Washington pour sa politique de séparation des familles de migrants.

En cette occasion, l’un des motifs utilisés par Pompeo pour justifier ce retrait fut la protection des intérêts des Etats-Unis.

En fait, ce retrait du Conseil des Droits de l’Homme n’est qu’une mesure isolationniste supplémentaire de la part de la Maison Blanche; tout comme l’est le retrait des Accords de Paris sur le changement climatique, le retrait de l’accord nucléaire signé avec l’Iran ou encore le refus du pacte Mondial sur la migration.

Tout ceci, le gouvernement de Donald Trump l’a réalisé  en moins de deux ans; et le gouvernement de Donald Trump est le gouvernement d’une personne qui critique avec virulence l’ONU et qui menace de réduire les fonds destinés à cette organisation dont le siège principal se trouve à New York.

De fait, les États-Unis ont déjà réduit de manière draconienne le financement de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens, à tel point qu’ils ont laissé ce programme d’assistance au bord de l’effondrement.

Les relations de l’Organisation des Nations Unies avec le pays où se trouve son siège ont été quelque peu tendues dernièrement et marquées par un désengagement de Washington qui est allé jusqu’à quitter l’agence des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).

Mais, depuis leur situation privilégiée au Conseil de Sécurité où ils possèdent un droit de véto  puisqu’ils font partie des cinq membres permanents,  les États-Unis tentent de manipuler à leur convenance les fils de la géopolitique.

« Les États-Unis tirent tout ce qu’ils peuvent de ce système multilatéral, et lorsque les bénéfices s’épuisent pour eux, ils prennent alors des actions unilatérales qui sont en violation avec le droit international », a expliqué à Prensa Latina le  représentant permanent de la Bolivie aux Nations Unies, Sacha Llorenti.

Au lieu d’empêcher qu’un conflit ne s’étende, les États-Unis utilisent le Conseil de Sécurité pour justifier des agressions et des invasions, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, ou de guerre préventive contre les terrorismes, alors que cette appellation ne figure pas dans les règles répertoriées dans les documents de l’ONU.

Llorenti a prouvé comment ces actes ont provoqué de grandes crises en termes de sécurité  et de conditions humanitaires, comme cela est arrivé avec la  décision d’envahir l’Irak ou d’intervenir en Lybie.

À quoi il faut ajouter que le véto des États-Unis empêche de progresser dans des situations de conflit datant de la période de fondation de l’ONU, comme par exemple dans le cas de la question palestinienne.

D’une certaine manière, on peut dire qu’Israël compte sur le véto de l’un des membres du Conseil de Sécurité. En effet, les États-Unis ont toujours bloqué les résolutions ne correspondant pas aux vœux de Tel Aviv.

Quand ils ne peuvent pas compter sur l’appui du Conseil de Sécurité, les Etats-Unis se lancent dans des politiques unilatérales, que ce soient des agressions, des programmes pour encourager l’interventionnisme, ou des politiques visant à changer le régime de pays tiers. Ils ne tiennent alors aucun compte des considérations normatives du Droit International ou de la Charte de l’ONU.

Il arrive même que, pendant les sessions de l’Assemblée Générale, les États-Unis établissent publiquement une liste de tous les pays s’opposant à leurs propositions ou ne  les mettant pas en pratique… manière de mettre ces pays en garde…

peo/tjg/ifb/cvl

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