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Une foule massive assiste au concert gratuit de Silvio Rodriguez en Argentine

Par Maylin Vidal

Buenos Aires, 29 octobre (Prensa Latina) Plus de 100 mille personnes se sont amassées sur l’Avenue Belgrano, à Buenos Aires, dans le quartier de l’Avellanada, pour assister à un concert gratuit du trovador cubain Silvio Rodriguez, un rendez-vous historique pendant lequel on a souvent entendu les acclamations de « Viva Cuba! » et « Viva la Revoluciòn Cubana! ».

« Solidarité contre le blocus! » a été une autre des  consignes entonnées et brandies par plusieurs milliers d’assistants à cet événement de masse qui s’est transformé en une grande fête entre argentins et cubains, deux peuples dont les échanges culturels ont commencé il y a déjà plusieurs générations.

Alors qu’à la même heure un partisan de l’extrême droite arrivait au pouvoir au Brésil, au cœur même du  quartier de l’Avellanada, à Buenos Aires, des milliers de voix entonnaient avec Silvio des chansons devenues maintenant d’anthologie et qui, pour beaucoup, sont de vrais hymnes de lutte pour la justice sociale.

C’est ce Silvio-là, celui de l’engagement politique indéfectible, celui, comme l’a dit l’un des assistants au concert, « dont les chansons, si actuelles, nous poussent toujours, et avec autant d’urgence, à agir »; c’est ce Silvio-là qui, avec sa guitare, sa voix, sa poésie a ce soir rempli de bonheur le cœur de centaines de spectateurs qui voient et ressentent comment l’Amérique Latine est en ce moment mise à mal, comment elle est partiellement envahie par la pénombre,  mais qui, malgré tout, continuent à lutter sans fatigue et  sans trêve puis qui, depuis Buenos Aires, ont envoyé un message d’espoir au monde entier.

Des milliers d’Argentins, certains venus de très loin, sont venus assister en foule à ce concert. Beaucoup avaient apporté de la nourriture à distribuer dans les centres sociaux de l’Avellanada, en preuve de remerciement envers ce quartier qui a qualifié ce concert d’événement historique.

Le spectacle était organisé par l’Espace de Fraternité Cuba-Argentine pour l’unité de Notre Amérique (EFAC). Il coïncidait avec la journée de la culture nationale cubaine en Argentine. Avant que  Silvio ne monte sur scène, il avait été précédé par d’autres artistes, tels la chanteuse vénézuélienne Cécilia Todd et la musicienne argentine Patricia Malanco qui a composé des arrangements pour que les chansons de Silvio puissent être interprétées comme des tangos.

Et, comme il le fait depuis des années dans sa propre patrie, quand il donne des concerts gratuits dans les quartiers de La Havane et d’autres villes, alors que la nuit commençait à tomber, Silvio est monté en scène et l’on a pu entendre les premiers accords de « Yo te quiero libre » (« Je t’aime et te veux libre »), cet hymne à la liberté qu’il composa en 1984.

D’autres chansons ont suivi. Et après chacune d’elles le trovador cubain remerciait la foule. À un moment, il a interrompu le concert et a remercié spécialement tous ceux qui avaient collaboré à l’organisation de ce spectacle et avaient ainsi permis ce moment de solidarité avec Cuba, se prononçant ainsi contre le blocus (économique, commercial et financier) auquel le pays est soumis par les États-Unis.

« En tant que Cubain, je vous remercie tous de tout cœur », a-t-il poursuivi. « Et je ne veux oublier aucun de ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à ce récital. Comme l’intellectuel Atilio Boròn, et tout ceux qui sont ici présents de manière anonyme ». Puis il a repris le concert et a chanté plusieurs autre chansons, parmi lesquelles « La Gaviota » (« La Mouette »), composée à son retour d’Angola et, qu’à la demande d’un ami argentin, il a dédiée à tous les jeunes morts pendant la Guerre des Malouines.

Ensuite, après d’autres chansons célèbres, il a  entonné « Eva », la chanson qui avait si profondément ému les Chiliens lors de sa première tournée de cinq concerts au Chili.

En réponse, de la foule compacte a surgi une vague de mouchoirs verts, la couleur symbole pour un avortement légal, gratuit et sans risques. Et l’avenue Belgrano est devenue verte de mouchoirs ondoyants, un message à ceux qui dictent les lois et pour leur dire que, « tôt ou tard », comme criait la foule, « l’avortement gratuit et sans risques deviendra une réalité ».

Puis Silvio a chanté « La Maza »; et il a poursuivi par « Oléo de Mujer » (« Portrait à l’huile d’une femme »), « Te amaré » (« Je t’aimerai ») et d’autres chansons, avant d’en arriver à « El Necio » (« Le Naïf), qui a été reprise en cœur par l’assistance. « Vive Cuba! », a crié une voix dans la foule. « Vive l’Argentine! », a répondu Silvio.

« Olé! Olé! Olé! Silvio! Silvio!”, chantait la foule. Et, pour répondre aux applaudissements sans fin, le chanteur est remonté sur scène à plusieurs reprises avec ses sept musiciens, tous ovationnés. « Noche sin fin y mar » ( « Nuit sans fin et Mer), a-t-il chanté, en bis et, pour finir, « La Era  está pariendo un corazòn » ( » Notre Époque est entrain d’accoucher d’un Cœur »), dont le message à été repris par des milliers de voix enthousiastes.

Ce concert, en effet, restera dans les annales de la cité de Buenos Aires, et dans le cœur d’une Argentine qui l’attendait depuis plus de trois ans. Il fait donc maintenant parti du passé, mais Silvio et la musique cubaine laissent derrière eux le plus merveilleux des cadeaux à un moment où l’Amérique Latine et le monde sont la poire de tant de convulsions.

peo/agp/may

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