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Les haricots dans la cuisine cubaine

Par Roberto Salomon*

La Havane, (Prensa Latina) Un projet d’un coût de presque six millions de dollars, financé par le Programme Mondial des Aliments (PMA), a permis d’augmenter le rendement de la production de haricots de plus de 30 pour cent.

Ce programme -dont l’intitulé complet est:  » Les haricots dans notre cuisine. Apprentissage, amélioration et résultats de la production et de la consommation de cette plante »-  a pour objectif de s’occuper de la production, de la distribution et de la consommation en utilisant, pour ce faire, les réseaux de protection sociale (RPS).

Le représentant du PMA à Cuba, l’italien Paolo Mattei, a expliqué à Prensa Latina que ce projet, commencé il y a  quatre ans, a été financé par le Canada, la Fédération de Russie et la République de Corée et qu’il prendra fin au mois de décembre.

Il est appliqué dans 18 municipalités des 7 provinces que comporte Cuba et concerne non seulement la chaîne de valeur des haricots (c’est à dire l’étude des coûts du produit de la production jusqu’à la consommation) mais aussi les autres produits maraîchers et les légumes frais.

D’après Yoján Garcia, le chef du Département Agricole du Ministère de l’Agriculture  (Minag), les programmes de soutien pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des plantes vulnérables impulsés par le PMA montrent, dans la pratique, comment on peut augmenter le nombre de grains par plante tout en accroissant le rendement global.

Yoján Garcia estime que, cette année, le Minag collectera pour l’État  50 millions de tonnes de haricots sur les 70 nécessaires pour satisfaire la demande dans ce domaine.

LES HARICOTS: UN DES ALIMENTS PRÉFÉRÉS DES CUBAINS

Bien que, traditionnellement, les haricots aient été l’un des aliments préférés dans la diète des cubains, la technologie utilisée dans le pays pour la culture de cette plante était en retard.

Les haricots occupent une telle place dans la diète des cubains, que lors de la période appelée « période spéciale » pendant laquelle la production et la disponibilité des aliments tombèrent en chute libre, on déclara quand même que le rôle joué par les haricots dans la sécurité du pays était tout aussi important  que celui des canons.

Selon un rapport du Minag présenté au Parlement, en 1945,  Cuba produisait 34 millions de tonnes par an de ces grains si riches en protéines et en fer, et cette production ne couvrait déjà qu’une partie  de la demande.

Un peu plus tard, dans les années 60 et 70 du XXème siècle, la production de haricots ne se développa que lentement en raison de la priorité accordée à d’autres légumes. En 1980, la production connut un léger redressement.

Cependant, il fallut attendre 2010 pour que l’organisation de la production de haricots connaisse un début  de planification, l’objectif étant de diminuer peu à peu la part des importations et de rendre le pays indépendant dans ce domaine.

De l’avis de Garcia, si le programme de production continue à maintenir les taux de croissance actuels, Cuba pourra, dans les deux ou trois années qui suivent, arrêter d’importer des haricots et réaliser d’importantes économies de devises.

SOUTIEN AUX CHAÎNES  DE VALEUR ET À LA PRODUCTION

Grâce au soutien de la coopération internationale, Cuba réalise actuellement divers projets destinés à renforcer les chaînes de production et la valeur de la production agro-alimentaire locale, comme, par exemple, la viande de bœuf, le maïs, le lait et les haricots.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement et  l’Agence Suisse pour la Coopération, entre autres, contribuent à mener à bien de telles initiatives dans notre pays.

D’après les sponsors du projet, l’amélioration de la chaîne de valeur du haricot à Cuba doit se faire en utilisant les réseaux de protection sociale (RPS), ce qui permettra de stimuler la production locale.

La sécurité alimentaire et nutritionnelle constitue une priorité pour notre île, dont la stabilité et le respect des objectifs fixés aux RPS est reconnu par les instances de l’ONU et, en particulier par le PMA. Tous reconnaissent que l’alimentation est garantie à la population, même aux groupes les plus vulnérables.

À travers les RPS, les cercles pour l’enfance, les écoles primaires, les foyers pour les mères, les centres de soins pour les personnes âgées et bien d’autres institutions, le gouvernement cubain garantit que les enfants des deux sexes, les personnes du troisième âge, les femmes enceintes  et les jeunes mères qui allaitent leur nourrisson aient tous accès à une alimentation adéquate.

Raison pour laquelle les spécialistes du Minag et du PMA participant à ce projet s’accordent pour renforcer la chaîne de valeur du haricot en passant par ces RPS, ce qui permettra d’augmenter la disponibilité du produit et facilitera l’accès et la consommation d’un aliment à haute valeur nutritionnelle et fondamental dans la diète de ces populations vulnérables.

PRINCIPAUX APPORTS

Parmi les principaux apports de la chaîne de valeur du haricot, il faut souligner la solidarité accrue entre tous les acteurs qui y participent (producteurs, distributeurs, transporteurs et toutes les autres catégories impliquées dans cet engrenage).

En outre, les RPS sont placés dans une situation qui leur permet de donner des conseils sur l’opportunité ou la nécessité de s’orienter vers telle ou telle sorte de diète.

On signale également que ce processus de production et de distribution a permis de détecter des failles dans l’infrastructure du projet, dans son élaboration et dans l’organisation et les liens entre les divers participants à cette chaîne, ce qui a permis de l’améliorer et de la rendre plus solide. Telle qu’elle est en ce moment, elle constitue  déjà un outil précieux de planification stratégique  pour les gouvernements locaux.

Sans oublier que le diagnostic réalisé pendant ce projet sera extrêmement utile pour améliorer et mieux articuler les diverses politiques et actions publiques destinées à renforcer la sécurité des aliments et leur valeur nutritionnelle.

Les spécialistes sont convaincus que le plus grand défi pour ce type de projet est sa « durabilité », surtout lorsque le pays dépend si grandement des importations de nourriture pour satisfaire les besoins de sa population et, en particulier, des groupes les plus vulnérables qui sont assistés par les réseaux mentionnés ci-dessus.

Voilà pourquoi ils insistent sur l’importance d’augmenter la production de divers aliments et de se préparer à affronter l’impact négatif sur l’agriculture que le changement climatique ne manquera pas d’entraîner.

*Journaliste de la Rédaction Économique de Prensa Latina

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