Bogotá, 23 novembre (Prensa Latina) La nomination à la direction du Centre National de la Mémoire Historique de l’universitaire colombien Vicente Torrijos a créé une vive polémique après que ce dernier ait fait un éloge public du président élu du Brésil, Jair Bolsonaro.
Bien que sa nomination ne soit pas encore officielle, il est l’unique candidat à ce poste selon le portail digital de la présidence de Colombie.
L’étincelle ayant allumé cette polémique est un article de Torrijos publié dans le quotidien “Nuevo Siglo” (Nouveau Siècle) dans lequel il décrit Bolsonora comme “un homme politique en pleine phase d’ascension et qui, à partir de bases populaires, s’est toujours efforcé de libérer son pays de la corruption, du mensonge et des réseaux illicites”.
Vicente Torrijos, qui se présente comme un écrivain et journaliste spécialiste en Opinion Publique, ajoute que le nouveau mandataire du Brésil “est un homme politique qui a le vent en poupe et qui, au-delà de toute déclaration euphorique, a construit un projet parfaitement ajusté aux règles de la démocratie occidentale”.
Autre sujet de polémique concernant Torrijos: ses liens avec les forces militaires colombiennes et, en particulier, avec l’Association Colombienne des Officiers à la Retraite.
Carlos Eduardo Lagos, le président du Centre de la Libre Pensée, considère que les relations entre Torrijos et les forces armées laissent supposer qu’il “manquera d’indépendance” s’il est nommé à a la tête du Centre de la Mémoire.
“Nous ne pouvons pas avoir confiance en quelqu’un qui est déjà le conseiller du commandement général de l’armée et de l’école supérieure de la guerre et de renseignements militaires”, explique Lagos dans un article du quotidien colombien El Tiempo.
De même, l’avocat Alirio Uribe Muñoz a fait savoir sur les réseaux sociaux que: “Notre nouveau directeur du Centre National de la Mémoire va effacer tous les crimes commis par l’État. C’est encore une nouvelle erreur du président Iván Duque.
Des journaux locaux, comme la revue “Semana” et le quotidien “El Tiempo”, ont également fait allusion aux arrière-pensées que l’on devine derrière cette nomination.
“Ces derniers jours, la polémique a porté non seulement sur les capacités de Torrijos à la tête d’une institution dont l’un des pré-requis fondamentaux est d’être proche des victimes mais, surtout, sur la certitude que, dans le conflit armé colombien, les responsables sont nombreux”, peut-on lire dans le numéro d’hier de la « Semana”.
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