Par Maylin Vidal
Buenos Aires, 13 février (Prensa Latina) Une manifestation importante comprenant des centaines de participants a aujourd’hui pris possession des avenues emblématiques de Mai et du 9 juillet de la capitale argentine afin d’exprimer le mécontentement de la population avec la hausse continue et massive des prix, et de demander un toit, du travail et une juste répartition de la terre.
Depuis les premières heures de la matinée , Buenos Aires s’est réveillée dans une atmosphère de grande effervescence, avec des rues coupées, et de nombreuses manifestations à l’appel de mouvements sociaux qui demandent avec urgence une série de mesures pouvant leur permettre d’affronter la crise et les ajustements économiques mis en place par le gouvernement.
Alors que le président Macri quittait le pays pour l’Uruguay afin d’y rencontrer son homologue, Tabaré Vázques, Buenos Aires et d’autres provinces étaient le théâtre de manifestations menées par des organisations comme la Confédération des Travailleurs de l’Économie Populaire (CTEP), du Courant Classiste et Combatif (CCC) et de « Barrios de Pie » ( » Quartiers Debouts »).
Le sentiment latent d’injustice était évident dans les mots d’ordre des banderoles et le son des tambours accompagnant ces manifestations auxquelles participaient des travailleurs de divers secteurs de l’économie dite populaire , mais aussi des enseignants en lutte pour obtenir de meilleurs conditions salariales, de divers syndicats se plaignant de la hausse des prix et de l’inflation, et même de représentants des petites et moyennes entreprises, entre autres.
Ces manifestations ont lieu de plus en plus tôt; autrefois, elles débutaient en mars, maintenant les manifestants s’emparent de la rue dès le mois de février pour que tout le monde sache ce qui est entrain de se passer dans le pays, a déclaré à la presse le leader syndical et Secrétaire Général du Syndicat de Dragado et Balizamiento, Juan Carlos Schmid.
« Nous ne voulons plus d’ajustement! », criaient les manifestants au cours de cette longue journée de protestation qui s’est tenue dans la capitale et 49 autres villes du pays, une journée nationale de lutte contre la faim, la hausse des prix et en faveur de lois qui défendent les intérêts du peuple, ont fait savoir les participants.
Du haut d’une tribune dressée sur l’avenue du 9 juillet, plusieurs dirigeants syndicaux se sont fait entendre, comme le secrétaire général de l’Association des Travailleurs de l’État, Hugo Godoy, qui a annoncé que les manifestations d’aujourd’hui seraient suivies de nouvelles manifestations et d’arrêts de travail dans tout le pays dès le 26 février.
Nous sommes ici pour que le pouvoir approuve les projets de loi que nous présentons à l’État pour revenir sur les hausses de prix, que l’on ne ferme pas les usines et que le salaire social complémentaire soit augmenté de 54 pour cent, a insisté Godoy.
À quoi, Roberto Baradel, le secrétaire général du Syndicat Unifié des Travailleurs de l’Éducation de la province de Buenos Aires, a tenu à ajouter que « nous nous joignons à cette journée nationale de lutte des mouvements populaires parce que leur cause et la nôtre sont les mêmes: nous méritons de vivre dignement ».
Malgré la chaleur torride qui s’est abattue sur la capitale, des centaines de manifestants occupent les rues et, formant trois colonnes parties de différents points de la capitale, se dirigent vers le siège du ministère du Développement Social.
peo/jha/may