lundi 4 novembre 2024 |
Prensa Latina - Qui sommes nous

| Contacter avec Prensa Latina

Agence d'information Latino-américaine
Édition française
Search
Close this search box.

La vague de protestation contre les politiques néo-libérales en Amérique Latine prend de l’ampleur

Par OdalysTroya

La Havane, 31 mai (Prensa Latina) Le désaccord avec les politiques des gouvernements partisans de la doctrine néo-libérale en Amérique Latine a pris une nouvelle dimension ces jours-ci, comme le témoignent les manifestations, les grèves, les assemblées et autres types d’actions menées dans divers pays de la région.

Hier, au Brésil, des milliers de personnes sont redescendues dans les rues de plus de 150 villes pour protester contre les coupes dans le budget de l’éducation et les réformes du Gouvernement de JairBolsonaro.

Cette mobilisation, convoquée par le Syndicat National des Étudiants, et soutenue par d’autres syndicats et mouvements sociaux, s’est fixée pour objectif de réunir plus de manifestants que la grève nationale du 15 mai dernier qui, avec plus d’un million de manifestants dans la rue, avait fait frémir le pays.

Cette fois-ci, il s’agit de protester contre la réduction de 30 pour cent du budget de l’Éducation. Les actions proposées seront des actions pacifiques, comme celles de jeudi; elles serviront de test d’entraînement à la grève générale des travailleurs contre le système des retraites et des pensions fixée pour le 14 juin par les organisateurs.

De même, en Argentine, des milliers de personnes ont répondu à l’appel à la grève générale lancée par la Confédération Générale du Travail (CGT) pour protester contre les politiques d’ajustement de Mauricio Macri. Le pays tout entier a été paralysé. Les transports étaient inexistants. Les écoles, les banques et les commerces avaient fermé leurs portes. Les hôpitaux n’acceptaient que les urgences.

Cette grève générale était la cinquième organisée contre Macri, et elle avait  lieu deux mois après la précédente et seulement cinq mois avant les prochaines élections présidentielles.

« Le chômage grandissant, la baisse des salaires – deux conséquences directes de la politique néo-libérale-, tout comme l’énorme croissance de la pauvreté sont des indices qui n’augurent rien de bon pour l’avenir », souligne HéctorDaer pour la CGT.

« Cette dernière grève est la plus importante et la plus significative de l’ère Macri. Tous les travailleurs y ont été convoqués. Elle a le soutien de toutes les organisations syndicales, des petites et moyennes entreprises et de tous les mouvements sociaux du pays », a précisé Hugo Yaski, le secrétaire général de la Centrale des Travailleurs d’Argentine, qui a insisté sur l’étendue et la cohésion syndicale de ce mouvement.

À Bogotá, en Colombie, on assiste à un phénomène similaire puisque quelques 33000 professeurs des écoles publiques seront en grève pour obtenir davantage de moyens et de meilleuresconditions pour les enseignants.

Le syndicat des enseignants de la capitale colombienne signale que, depuis le 28 février dernier, le Secrétariat à l’Education de la ville a laissé sans réponse une centaine de demandes envoyées par les professeurs.

Selon l’Association de District des Travailleurs de l’Éducation (ADE) -qui est partie prenante à cette journée d’action- la scolarisation des élèves doit être mieux garantie et le financement des infrastructures scolaires est insuffisant.

« Les services médicaux pour les enseignants se détériorent; leurs soins ne sont plus garantis. Il faut que le Gouvernement trouve des solutions à cette crise », ajoute le président de l’ADE, William Agudelo.

Même histoire au Honduras, où depuis un mois déjà, des médecins et des enseignants, auxquels se sont joints de nombreuses familles ainsi que des organisations sociales et politiques,  se sont engagées dans plusieurs types d’action pour s’élever contre de nouvelles mesures allant à l’encontre des intérêts du personnel de la Santé et de l’Éducation.

Et malgré l’ultimatum du ministre de l’Éducation, Arnaldo Bueno, (qui a menacé de prendre des sanctions contre les enseignants qui ne se rendraient pas dans leur classe) et la répression policières lors des dernières manifestations de masse, le mot d’ordre de grève a été maintenu.

Les syndicats de la Santé et de l’Éducation exigent le retrait immédiat des décrets sur la Restructuration et la Transformation de l’Éducation et de la Santé dont le but est la privatisation de ces secteurs.

Pour les manifestants, ces décrets exécutifs sont des instruments juridiques élaborés par la Présidence afin d’identifier, de poursuivre et licencier le personnel essayant de contrer les projets du Gouvernement.

Ce qui est certain, c’est que – comme l’indique la Commission Économique pour  l’Amérique Latine et les Caraïbes (Cepal)- l’éradication de la pauvreté  et, même, de l’extrême pauvreté, ainsi que la réduction de l’inégalité sous tous ses aspects, reste un défi et une préoccupation constante pour l’Amérique Latine.

Même si la région a connu d’importants progrès entre le début des années 2000 et le milieu de la décennie suivante, la régression est maintenant devenue une réalité. Elle touche de nombreux domaines et, notamment, celui de la lutte contre l’extrême pauvreté.

Ainsi, à partir de 2015, les indicateurs du monde du travail sont donc repassés au rouge: le taux de chômage a augmenté et la sécurité de l’emploi, qui avait progressé dans de nombreux pays durant les années antérieures, n’est plus à l’ordre du jour, selon la Cepal.

Le retour de gouvernements néo-libéraux dans la région a fait disparaître le maillage de protection sociale qui s’était développé et renforcé depuis le début des années 2000.

La vague de protestations que nous voyons aujourd’hui est la réponse unique à cette réapparition du néo-libéralisme. Ce dernier entraine dans son sillage des politiques en faveur d’une libéralisation toujours plus grande de l’économie, des réductions accrues de la dépense publique et l’augmentation des impôts. À l’inverse, elle s’accompagne d’une diminution du rôle de l’État dans la société et dans l’économie et d’une place toujours plus grande du secteur privé.

peo/mem/otf/gdc

EN CONTINU
notes connexes