Londres, 30 mai (Prensa Latina) La justice britannique a aujourd´hui ajourné la seconde audience orale concernant la demande d´extradition des États-Unis contre Julian Assange, et ce en raison du mauvais état de santé du fondateur du site digital WikiLeaks.
« Il ne se trouve pas très bien », a admis au sujet de son état de santé la juge de la Cour des Magistrats de Westminster, Emma Arbuthnot, en annonçant le report de l´audience au 12 juin prochain.
Gareth Peirce, l´un des avocats d´Assange, a de son côté signalé que son client « se sent en réalité très mal ».
Le propre site WikiLeaks a aujourd´hui alerté par un communiqué que le journaliste australien a été transféré ce jeudi au sein de l´hôpital de la prison londonienne où il est détenu en raison de son état de santé critique.
Après avoir rappelé qu´Assange a passé sept ans enfermé dans l´ambassade équatorienne de Londres, dans des conditions incompatibles avec les droits de l´Homme, la plateforme digitale a signalé que son fondateur « a perdu énormément de poids, et de manière dramatique » lors des sept semaines de son emprisonnement au centre pénitencier de Belmarsh .
« La décision des autorités pénitentiaires de le transférer à l´hôpital de la prison parle d´elle-même », affirme le texte diffusé par le biais du réseau social Twitter.
Tout comme lors de l´audience précédente du 2 mai dernier, des sympathisants du cyber-activiste se sont rassemblés face au tribunal de Westminster pour exiger sa libération.
« Belmarsh est Guantanamo! », scandaient les manifestants, en allusion à la prison située sur l´île de Cuba et où les États-Unis enferment illégalement de prétendus terroristes sans aucun droit à un jugement.
Le cyber-activiste a été arrêté le 11 avril dernier par des agents de Scotland Yard à l´intérieur de la légation diplomatique équatorienne, après que le gouvernement du pays sud-américain ait décidé de lui retirer le statut de réfugié politique octroyé en 2012.
Présenté devant une cour britannique, il a été condamné à 50 semaines de prison pour avoir violé les termes de sa libération sous caution concédée en 2010, et liée à un ordre de détention émis par la Suède au sujet d´une enquête sur de prétendus délits sexuels.
Ce dossier suédois a été classé en 2017, mais vient d´être rouvert par les autorités nordiques en raison de la nouvelle condition de détention d´Assange.
En plus d´être requis par la justice suédoise, le journaliste australien fait également l´objet d´une sollicitude d´extradition de la part des États-Unis, où l´on souhaite le juger pour avoir divulgué des centaines de milliers d´archives secrètes de la diplomatie et de l´Armée de ce pays.
S´il est envoyé aux États-Unis, Assange serait alors jugé sous la Loi d´Espionnage, qui date de la première guerre mondiale et dont l´usage est plus que critiqué ; éventuellement reconnu coupable des 17 chefs d´accusation à son encontre il pourrait être condamné jusqu´à 175 ans de prison.
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