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Le nombre d’Haïtiens en situation d’insécurité alimentaire double en un an

Port-au-Prince, 28 juin (Prensa Latina) Une récente étude des Nations Unies a révélé que plus de 2,6 millions d’Haïtiens vivant en milieu rural vivent dans l’insécurité alimentaire, chiffre qui a doublé entre 2018 et 2019.

La situation n’est pas encourageante, et les experts s’attendent à ce qu’elle s’aggrave au cours des prochains mois, en raison de la croissance démographique, des changements climatiques et des politiques gouvernementales insatisfaisantes, entre autres causes, qui ont un impact sur la production agricole.

Le paysan et ancien député Paul André Garçonnet a déclaré à la Prensa Latina que toutes les études qui ont été faites depuis 1986 montrent qu’Haïti a la capacité de produire du riz, de s’approvisionner et de l’exporter en grandes quantités.

«Nous avons aujourd’hui un paysan affamé qui n’a pas la capacité de dynamiser sa propre vie et la vie des organisations, mais cela fait partie des stratégies du Gouvernement’, a-t-il affirmé.

Garçonnet, qui possède une parcelle agro-écologique à proximité de la vallée de l’Artibonite, l’une des zones rizicoles les plus importantes du pays, a indiqué qu’une grande partie de la paysannerie haïtienne va produire en République Dominicaine voisine les mêmes aliments qui pourraient être récoltés dans le pays.

L’étude de l’ONU a révélé qu’environ 2 millions de personnes sont en « phase de crise » et que 571 mille autres en « phase d’urgence », tandis que la productivité agricole diminue en raison du déficit pluviométrique et de la détérioration de la situation économique.

Pour Romain Metayer, membre du Mouvement Paysan Tet Kolé, alors qu’Haïti est un pays qui dispose de ses ressources économiques dans l’agriculture et le tourisme, le budget national agricole ne dépasse pas 7 pour cent.

« Avec 7%, que peut-on couvrir ? », a souligné Metayer, qui est également ingénieur agro-écologique, indiquant que ni même dans les régions du pays où les précipitations ont lieu, les paysans peuvent en bénéficier.

« Il y a des zones où il y a de l’eau pour irriguer, mais il n’y a pas de canaux d’irrigation, ce qui fait que les paysans ne peuvent pas apporter cette eau aux plantations », a-t-il expliqué.

Le scénario est compliqué par les crises sociopolitiques persistantes, l’accumulation improductive de terres arables et la déforestation, selon les plaintes de travailleurs ruraux, ce qui limite gravement la capacité du pays pour accroître sa productivité agricole.

Plusieurs mouvements paysans luttent pour que davantage de travailleurs ruraux aient accès à la terre et à l’eau, stopper l’exode des populations vers les villes et relancer l’auto-approvisionnement d’Haïti de certains des principaux produits du régime alimentaire national.

« Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons arrêter ou suspendre cette ruine agricole prononcée que nous vivons dans le pays depuis 40 ans », a déclaré Lautaro Rivara, membre de la Brigade Internationaliste Dessalines en Haïti.

peo/mgt/ane

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