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La France répond à Trump que les décisions nationales seront appliquées

Paris, 27 juillet (Prensa Latina) Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a assuré que son pays  a toujours l’intention de faire payer un impôt aux géants de l’Internet bien que le président des États-Unis, Donald Trump, ait qualifié de « stupide » cette décision d’Emmanuel Macron.

Comme il fallait s’y attendre, l’adoption de la Loi GAFA (acronyme de Google, Amazone, Facebook et Apple) par le Parlement français, il y a deux semaines, a engendré de l’hostilité entre les deux pays.

Étant donné la domination de ces compagnies dont le siège se trouve sur le territoire nord-américain, Paris estime que cette loi est une étape nécessaire à l’échelle globale pour combler une brèche fiscale alors que, pour Washington, il s’agit d’un acte de discrimination.

La Maison Blanche avait déjà formulé des menaces de représailles, mais Trump va encore plus loin lorsqu’il a publié sur son compte Twitter: « La France vient de voter une loi pour lever un impôt digital sur nos grandes compagnies étasuniennes de technologie. Si quelqu’un doit toucher des impôts, ce devrait être leur pays d’origine: les États-Unis ».

Et ce tweet se termine par une phrase qui a très vite fait la une de tous les journaux européens:  « Nous annoncerons dans peu de temps une action réciproque substantielle contre la stupidité de Macron. J’ai toujours dit que le vin étasunien était meilleur que le vin français! ».

« Tous les pays sont concernés par ce problème de taxe universelle sur les activités digitales. Nous espérons parvenir à un accord sur cette question dans le cadre du G-7 et de l’OCDE, mais entre-temps la France appliquera ses décisions nationales », a répliqué Le Maire.

Pour le moment, Macron – qui se trouve en vacances au Fort de Brégançon- est resté silencieux sur cette affaire.

La loi adoptée par les parlementaires français consiste à prélever trois pour cent des bénéfices des géants du web, en particulier sur les bénéfices qui proviennent de la publicité en ligne et des ventes à des fins publicitaires.

Selon des calculs locaux, une trentaine de compagnies devraient être concernée par cette loi qui devrait faire rentrer 400 millions d’euros dans les caisses de l’État en 2109, et 650 millions l’année prochaine.

La France devient ainsi le premier pays à imposer les grandes compagnies digitales après l’échec du projet pour adopter une mesure globale au niveau de toute l’Europe en raison, notamment, de l’opposition de pays comme le Danemark, la Finlande, l’Irlande et la Suède.

La loi vise les géants de la technologie digitale réalisant au moins 25 millions de bénéfices en France et dont les gains, à l’échelle mondiale, sont supérieurs à 750 millions d’euros.

Paris a profité de sa position actuelle à la présidence du G-7 et de la préparation de la prochaine rencontre  du groupe prévue à Biarritz du 24 au 26 août, pour mettre le sujet à l’ordre du jour de la réunion des ministres de l’Economie et des gouverneurs des banques centrales qui s’est tenue en France les 17 et 18 juillet derniers.

Le communiqué de conclusion fait état d’un consensus sur l’utilité de cette mesure, tout en reconnaissant qu’il s’agit là d’une interprétation française de cette réunion.

Interrogé à ce sujet, le secrétaire d’État au Trésor, Steven Mnuchin, s’est montré sur la réserve et a affirmé qu’il restait « encore beaucoup à faire ».

La France et les États-Unis ont des positions différentes sur des questions comme le changement climatique et l’accord nucléaire avec l’Iran mais, de l’avis des experts, ces différences mènent très rarement à un véritable affrontement entre les deux pays, quoi que, nul doute, les tweets de Donald Trump doivent gêner Paris plus qu’on ne l’imagine.

Peo/acl/wmr

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