Washington, 29 juillet (Prensa Latina) Un large groupe de sénateurs démocrates et républicains présentera aujourd’hui au Sénat un projet de loi destiné à éliminer les restrictions des voyages à Cuba.
Le sénateur démocrate du Vermont, Patrick Leahy, est à la tête de cette initiative. Il a fait savoir, dans un communiqué, que ce projet avait pour but de permettre aux nord-américains de visiter l’île de la même manière qu’ils peuvent se rendre dans toutes les autres parties du monde, à l’exception de la République Populaire Démocratique de Corée.
Aux dires de Patrick Leahy, qui se base sur ses entretiens avec d’autres sénateurs, si le projet parvient jusqu’au vote, plus de 60 des 100 sénateurs que compte la Chambre Haute se prononceront en sa faveur.
Cette proposition, baptisée « Loi de la liberté », devrait permettre aux citoyens nord-américains de se rendre à Cuba dès cette année et mettrait ainsi fin aux restrictions imposées par les articles de 1996 et 2000 aux citoyens nord-américains et aux autres personnes résidant dans le pays.
La nouvelle législation éliminerait également l’interdiction des transactions relatives à ces voyages, y compris les interdictions bancaires, précise le communiqué de Leahy.
Selon lui, la position du Gouvernement fédéral est indéfendable lorsqu’il interdit aux citoyens et résidents nord-américains de se rendre dans « un petit pays se trouvant à 140 kilomètres et ne présentant aucun danger pour les États-Unis ».
« Alors que les compagnies aériennes nord-américaines ont des liaisons avec Cuba, existe-t-il, honnêtement, une personne qui pense qu’empêcher les citoyens de notre pays de s’y rendre est vraiment le rôle du Gouvernement Fédéral? Pourquoi Cuba, uniquement? Pourquoi pas le Venezuela, la Russie, l’Iran, ou n’importe quel autre pays? », interroge le sénateur.
« La grande majorité des nord-américain est favorable aux voyages à Cuba. Le dernier sondage que j’ai vu est un sondage de CBS selon lequel 81 pour cent des étasuniens désire que les échanges entre les deux pays prennent davantage d’ampleur ».
« Cependant, l’agenda des fonctionnaires de la Maison Blanche est tout différent. Il n’est motivé que par des calculs politiques purement internes », estime Patrick Leahy, regrettant que l’administration républicaine de Trump ait non seulement annulé les progrès de l’administration précédente pour se rapprocher de Cuba mais qu’elle soit allée bien plus loin en arrière en imposant des interdictions rendant les voyages entre les deux pays de plus en plus onéreux.
La présentation de ce projet au Sénat fait suite à la présentation d’un projet semblable à la Chambre des Représentants, jeudi dernier, par un groupe également bipartite, dirigé par Jim McGovern (démocrate) et Tom Emmer (républicain).
Lors de son intervention à ce sujet, McGovern a tenu à rappeler qu’en juin dernier Trump a interdit les voyages éducatifs de peuple à peuple (moyen le plus utilisé par les nord-américains pour aller à Cuba) et que les paquebots n’ont plus le droit de se rendre sur l’île.
« Il est grand temps que nous écoutions ce que dit la majorité des citoyens nord-américains et cubains au sujet des voyages entre les deux pays et que nous mettions fin à ces interdictions une fois pour toutes », a insisté McGovern.
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