Bogota, 25 septembre (Prensa latina) Plusieurs voix ont critiqué hier l’annulation du visa d’entrée aux États-Unis du gouverneur du département colombien de Nariño (Sud-Ouest) Camilo Romero, connu pour son opposition à la technique controversée du « fracking ».
« On m’a retiré mon visa d’entrée aux États-Unis. J’étais invité à la semaine climatique à New York pour exposer tout ce que nous avons fait pour la défense de l’environnement à Nariño : non à la fracturation, non au glyphosate, mais oui au remplacement des cultures. La défense de la vie continue ! », a manifesté Romero sur son compte Twitter.
Critiqué par les écologistes et les défenseurs des droits humains, le fracking est un procédé technique par fracturation hydraulique ou stimulation hydraulique pour permettre ou augmenter l’extraction de gaz et de pétrole du sous-sol.
La chroniqueuse Gloria Arias a déclaré par le biais de ce réseau social qu’il faudrait que « Camilo Romero soit présent à New York. Mais son message doit y parvenir. Occupons les réseaux de son slogan anti-fracturation et anti-glyphosphate. On lui a retiré son visa, mais ni sa conviction ni sa connaissance ».
Ivan Cepeda, membre de la Commission de Paix du Sénat, a exprimé sa solidarité avec le gouverneur, victime de multiples attaques pour sa dignité de ne pas transiger avec les fumigations et le fracking. Comme tous ceux qui s’opposent aux intérêts économiques et politiques du pouvoir en Colombie, il fait face à la persécution, a-t-il commenté.
Je respecte Camilo Romero et ses luttes, avec ou sans visa, pour défendre le territoire, l’eau, la vie et l’espoir, a déclaré Maria José Pizarro, deuxième vice-présidente de la Chambre des Représentants.
L’annulation du visa intervient à un moment où il n’y a pas de décision définitive sur l’utilisation éventuelle de la technique controversée de la fracturation dans ce pays, bien que pendant sa campagne électorale le président Ivan Duque ait affirmé que s’il était élu, les portes ne seraient pas ouvertes à une telle procédure.
À cela s’ajoute le fait qu’en ce qui concerne la réduction de la superficie des plantations de coca, le Gouvernement a été mis en cause pour avoir misé davantage sur l’éradication forcée et la fumigation nocive au glyphosate.
Et ce au détriment de la stratégie de substitution volontaire des cultures illicites, pourtant présente dans l’Accord de Paix signé en 2016 par l’État et l’ex-guérilla Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple.
Ce mardi, la plainte déposée par le Collectif d’Avocats José Alvear Restrepo concernant le fait que le juriste Diego Martínez, conseiller du processus de paix en Colombie, n’a pas pu se rendre aux États-Unis a également été évoquée par les militants pour les Droits de l´Homme et en défense de l´environnement.
« Attention. L´avocat et conseiller pour le processus de paix Diego Martinez n’a pas pu monter à bord de l’avion pour participer à l’audition de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme sur la réintégration qui a lieu ce jeudi, bien qu’il ait eu les documents nécessaires en règle. Nous demandons des garanties ! », a commenté sur son compte Twitter ce collectif.
Dans une communication, partagée sur ce réseau social par le parti politique FARC, le collectif montre également une image qui précise une partie du programme prévu pour jeudi, qui traite notamment des processus de réintégration collective de l’Accord de Paix, et des menaces et des assassinats de leaders sociaux en Colombie.
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