La Paz, 3 novembre (Prensa Latina) Les manifestations et les barrages de ces derniers jours dans plusieurs départements de Bolivie font partie d’un plan de l’opposition pour user le gouvernement du président Evo Morales, a mis en garde le sociologue Juan Carlos Pinto.
« Je crois que ce que nous vivons n’est pas le fruit du hasard; cette accusation de fraude n’est pas tombée du ciel; elle faisait partie des cartes qu’ils avaient prévues de jouer pour discréditer un gouvernement qui a tant de qualités reconnues par la population bolivienne et par les autres nations », a déclaré hier Pinto lors de « Polémica », une émission de de la chaine d’État Bolivia TV.
Pinto -éditeur de la revue d’analyse géopolitique « La Migraña »(« La Migraine ») et ancien directeur du Service Inter Culturel de Fortalecimiento Democrático (Renforcement Démocratique), a rappelé que le référendum du 21 février 2016 sur la modification de la Constitution Politique de l’État avait stimulé l’opposition.
À partir de ce moment-là, a-t-il ajouté, l’opposition a commencé à imaginer des stratégies pour l’élection générale de cette année en vue de déstabiliser un gouvernement qui, en 14 années de gestion, a été caractérisé par la stabilité économique, politique et le consensus social.
Les barrages de routes et les manifestations -y compris les actes de vandalisme, les incendies d’établissements publics et les agressions à relent raciste- ont débuté dès le 21 octobre, après que Carlos Mesa, le candidat de Comunidad Ciudadana (CC, Communauté Citoyenne), ait dénoncé une supposée fraude électorale, dont on n’a toujours pas les preuves, et qu’il ait demandé à la population de descendre dans la rue.
Ces actes ont eu pour résultat la mort de personnes, tuées par arme à feu, dans le département de Santa Cruz, au cours d’une attaque de l’Union des Jeunes de Santa Cruz contre la localité de Montero.
La seconde partie de ce plan de déstabilisation, estime Pinto, est l’appel à la grève générale lancé par les dénommés comités civiques opposés au processus de changement mené par Evo Morales. Ces comités avaient réalisé une alliance qui a aujourd’hui tendance à se fissurer.
Pinto regrette que de nombreux jeunes, mal informés de la situation dans le pays, se soient mobilisés derrière ces plans et soient allés jusqu’à agresser la population et à commettre des actes de violence.
À son avis, en Bolivie, le racisme et la discrimination n’ont pas disparu chez certaines couches de la population, en dépit de l’entrée en vigueur de la Loi 045 contre ce fléau. Une loi qui « bâillonne les bouches, mais pas les pensées », pour reprendre ses mots.
Pinto estime que les jeunes qui protestent sont fatigués de voir un indigène à la tête du pays et qu’ils préféreraient êtres représentés par « un petit barbu intellectuel « . Cela correspondrait davantage à la conception raciste qu’ils se font de l’histoire.
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