Par Ibis Frade Brito
ONU, 16 novembre (Prensa Latina) « Il y a un grand éléphant que le Conseil de Sécurité de l’ONU refuse de voir : l’occupation illégale des États-Unis en Syrie et tout ce qu’elle génère aujourd’hui ».
C’est ainsi que le représentant permanent de la Syrie auprès de l’Organisation des Nations Unies, Bashar Al Jaafari, qui se rend mois après mois dans la salle du Conseil de Sécurité pour parler de son pays et, à chacune de ces occasions, dénonce la vision partiale qui prévaut dans cet organisme.
Son intervention la plus récente a eu lieu jeudi lors d’une séance consacrée à la question humanitaire, qui suscite souvent une grande polémique, surtout lorsqu’il s’agit de cette nation du Levant.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU fait comme s´il ne voyait pas l’occupation illégale des forces nord-américaines en Syrie et le vol à main armée du pétrole syrien par les États-Unis là-bas, a déclaré hier Al Jaafari.
Il y a des gouvernements, y compris représentés au Conseil, qui encouragent et parrainent l’extrémisme violent et les groupes séparatistes syriens, et se sont les mêmes qui refusent que leurs terroristes quittent mon pays, a-t-il souligné.
Al Jaafari a rappelé que tous les États membres de l’ONU doivent respecter la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, comme en témoignent quelque 25 résolutions.
Le Conseil de Sécurité devrait assumer ses responsabilités dès maintenant et mettre fin à l’occupation de forces étrangères sur le territoire syrien, ainsi qu’à leurs attaques et leur appui à des groupes terroristes, a-t-il insisté.
Les forces illégales parrainent également les milices séparatistes, pillent les ressources de la Syrie et sapent les efforts déployés par Damas pour lutter contre le terrorisme, a souligné le diplomate.
Pour sa part, le représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, Dmitry Polyanskiy, a dénoncé le fait que les États-Unis se rendent en Syrie pour piller le pétrole de ce pays.
C’est le véritable intérêt de leur présence illégale sur le territoire du Levant, a-t-il souligné.
Il est maintenant urgent de libérer la Syrie de cette occupation illégale, comme c’est le cas à Idleb, où se déroule en outre une dangereuse expérience destinée à changer la démographie du lieu, a-t-il averti.
Comme l’a récemment rapporté le président de l’État-major Conjoint des États-Unis, le général Mark Milley, ils prévoient que moins de 1000 soldats nord-américains resteront en Syrie.
Mais Milley et d’autres responsables étasuniens sont réticents à dire précisément combien de troupes nord-américaines resteront dans la nation du Levant. Ils n’ont pas non plus défini clairement leur « mission ».
Bien que le président Donald Trump ait ordonné le retrait des forces en Syrie, des rapports de presse locaux indiquent que ces troupes sont de nouveau déployées dans le nord.
Des sites web comme Al Masdar détaillent que les militaires étasuniens sont cantonnés à Jalal Goule, une nouvelle base située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de la province syrienne de Hassaké et ils ont annoncé qu’ils envisageaient d’en établir une à l’est de la région voisine de Deir Ezzor.
D’autres analystes notent que Washington a laissé des espaces dans le territoire occupé illégalement dans le nord de la Syrie pour les opérations militaires turques.
Le Conseil de Sécurité, organe au sein duquel les positions sur la Syrie sont divisées, ne parle guère de ces questions.
Des représentations telles que celles de la Chine et la Russie soutiennent la lutte contre le terrorisme de Damas et appellent à la levée des sanctions économiques contre la Syrie, afin d´impulser la reconstruction du pays et de favoriser le retour en toute sécurité des réfugiés.
Pendant ce temps, les pays européens -qui ont une présence importante au Conseil- ne parlent guère de la menace terroriste qui pèse sur la Syrie et accusent au contraire Damas d’agir contre la population civile.
Al Jaafari a souvent critiqué le fait que les rapports de l’ONU ne traitent pas de la façon dont les nations occidentales refusent à la Syrie l’accès à la nourriture, aux médicaments et à d’autres produits de première nécessité.
Il dénonce également la politisation des affaires humanitaires lorsqu’il s’agit de son pays et la façon dont on ignore l’urgence de la lutte contre le terrorisme, qui est la principale menace.
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