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Plaintes pour manipulation de chiffres sur la violence en Colombie

Bogota, 22 janvier (Prensa Latina) Rodrigo Uprimny, chercheur au Centre d’études de droit, de justice et de société de Colombie, a dénoncé lundi ce qu’il a qualifié de manipulation des chiffres rapportés par le gouvernement sur les assassinats de leaders sociaux.

Selon les données du Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme en Colombie, il y a eu 107 assassinats de dirigeants sociaux en 2019 et 13 autres cas sont à l’étude. Si l’on parvient également à la conclusion qu’il s’agit d’assassinats de leaders sociaux, il y en a eu 120, ce qui ferait de 2019 la pire des quatre dernières années concernant ce type de violence, a-t-il indiqué.

Cela contraste avec les déclarations répétées du gouvernement selon lesquelles, sous l’administration du président Ivan Duque, la situation de violence contre ces militants se serait améliorée, a souligné Uprimny alors que de tels crimes se succèdent en ce moment.

À cet égard, il a qualifié d’inacceptable la méthodologie utilisée par Francisco Barbosa, Conseiller présidentiel pour les droits de l’Homme et les affaires internationales, car elle compare un chiffre provisoire -la violence survenue au cours de l’année écoulée ou durant la période Duque- avec un chiffre déjà consolidé qui est celui qui est lié à la violence des années précédentes.

Il n’a jamais expliqué à l’opinion publique le caractère provisoire de ces chiffres, et il ne les a jamais corrigés une fois que l’ONU les a confirmés, a-t-il signalé.

Par exemple, le chercheur a précisé qu’en juillet 2019, Barbosa a déclaré que cette violence avait diminué de 35 %, mais que si l´on a les chiffres confirmés, la réduction aurait été minime et non pas celle que le fonctionnaire a décrite.

Cette manipulation des chiffres par le haut conseiller est grave car elle perpétue une prétendue politique de protection des leaders sociaux : le plan de prise en charge rapide, qui n’a pas fonctionné, a-t-il souligné.

Selon lui, si le gouvernement avait pris conscience dès le départ que ces assassinats se poursuivaient, qu’il n’y avait pas d’efficacité de cette politique, il aurait pu la modifier comme nous l’ont demandé plusieurs organisations.

À cet égard, Uprimny a évoqué une action déposée par plusieurs organisations, et qui a déjà été admise par le Tribunal Supérieur de Bogota, qui demande au gouvernement de mettre en œuvre les instruments prévus dans l’Accord de Paix (signé en 2016 par l’État et l’ex-guérilla des FARC-EP) pour faire face à cette violence.

Ce sont des outils plus efficaces qui ne se limitent pas à la protection individuelle des personnes menacées, qui ne sont pas basés sur la militarisation des territoires, mais qui impliquent la possibilité de démanteler les facteurs de risque existants, qui se sont perpétués et qui amène à cette systématisation de la violence contre les leaders sociaux, a-t-il estimé.

peo/agp/mfb

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