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Huawei met le Canada dans une situation difficile

Par Yosvany Noguet

La Havane, 23 janvier (Prensa Latina) Le procès de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, place aujourd’hui les autorités canadiennes à la croisée des chemins de la balance, respecter la justice ou suivre les lignes directrices des États-Unis.

L’accusation a présenté les arguments pour l’audience d’extradition devant la cour de Vancouver, axés sur la preuve légale de la double incrimination. Cela signifie que les accusations portées contre Meng doivent également constituer une infraction au Canada pour être extradées vers les États-Unis.

Washington a accusé la directive Huawei de fraude et a affirmé qu’elle avait menti à un cadre de la banque HSBC sur la relation de la société chinoise avec une filiale avec laquelle elle est en affaires en Iran, raison pour laquelle des pressions sont exercées sur le Canada en vue de son extradition.

L’accusation insiste sur le fait que Meng a mis cette banque d’investissement en danger pour violation des sanctions étasuniennes contre Téhéran.

Mais les avocats de la défense ont affirmé que l’affaire contre Meng ne constituait pas une fraude au Canada.

Scott Fenton, avocat de la défense, a déclaré à un juge de la Cour Suprême de la Colombie Britannique que les personnes ne peuvent être condamnées pour fraude au Canada, à moins que leurs fausses déclarations ne causent des dommages ou des risques de dommages.

Meng écoute tout le procès avec l’aide d’un traducteur et a nié les accusations.

Plusieurs analystes et les avocats de Meng eux-mêmes affirment que la demande d’extradition s’inscrit dans le cadre de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, pour la prééminence sur les marchés internationaux.

Les autorités chinoises ont publié des déclarations récentes dans un communiqué officiel dans lequel elles qualifient l´affaire de ‘grave incident politique’.

De même, le géant asiatique estime que les États-Unis et le Canada ont violé leur accord d’extradition et ont appliqué des mesures coercitives à Meng Wanzhou, en violation de ses droits et intérêts légitimes.

La Chine, qui défend les droits de ses citoyens et de ses entreprises, a exhorté Ottawa à tenir compte des préoccupations de la partie chinoise, à corriger ses erreurs et à libérer la directrice financière.

Le procès d’extradition de Meng Wanzhou a débuté à Vancouver le 20 janvier dernier, sans transmission télévisée par décision de la Cour Suprême de la Colombie Britannique et une nouvelle décision doit être rendue demain vendredi.

Le refus se fonde sur le fait que la diffusion de la séance pourrait affecter les droits de la directrice financière à un procès équitable aux États-Unis, si la demande d’extradition est finalement satisfaite.

Si le juge estime que la double incrimination n’a pas été prouvée, Meng sera libre et pourra quitter le territoire canadien quand elle le décidera, mais elle devrait rester à l’écart des États-Unis pour éviter les charges retenues contre elle.

En revanche, si le conseil estime que la preuve légale est effective, l’audience comportera une deuxième phase en juin prochain pour examiner les allégations de la défense concernant la violation des droits de la directrice asiatique lors de son arrestation à l’aéroport canadien de Vancouver.

En escale à destination de Mexico, Meng, fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, a été arrêtée il y a plus d’un an (le 1er décembre 2018) à la demande des États-Unis en vue d´une extradition.

Meng est l’un des visages les plus visibles de Huawei, qui fournit 35 des plus importants opérateurs mondiaux de télécommunications.

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