Belgrade, 31 janvier (Prensa Latina) Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, a déclaré aujourd’hui que toutes les possibilités de parvenir à un règlement au sujet du Kosovo ont été anéanties ces dernières années, mais que son pays continue d’œuvrer pour le dialogue et la concertation.
Après une rencontre ce vendredi avec le chef de la diplomatie de l’Union Européenne (UE), Josep Borrell, qui effectue sa première visite officielle dans le pays en tant que facilitateur des négociations Belgrade-Pristina, le mandataire a déclaré être conscient que l’entrée de la Serbie dans l’espace commun passait par le règlement préalable de ce conflit de longue date.
Mais il a rappelé que deux mille quatre-vingts jours se sont écoulés depuis l’adoption de l’accord de Bruxelles entre les parties et que l’Association des communautés serbes dans cette province -qui a proclamé son indépendance unilatérale en 2008- n’a toujours pas été formée bien qu’il s’agisse du seul engagement pris par Pristina.
Il a également souligné que la taxe de 100 pour cent sur les marchandises serbes imposée par les autorités de Pristina en novembre 2018 demeurait en vigueur, bien qu’il s’agisse d’une violation flagrante de l’Accord Centre Européen de Libre-échange (Cefta).
Puis il a réitéré la position de Belgrade de ne pas reprendre les négociations, suspendues depuis plus d’un an, tant que cette mesure persiste, ajoutant que Pristina entend s’en servir pour imposer la reconnaissance par la Serbie du Kosovo comme État indépendant, ce qui n’arrivera jamais, a-t-il manifesté.
Vucic a attiré l’attention sur le fait que les États-Unis et d’autres puissances européennes s’étaient alignés sur cette position kosovare et a précisé que ce n’était pas le cas de Borrel en tant que Haut Représentant de l’UE pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité.
Devant les médias, les deux interlocuteurs se sont accordés à qualifier de sincère et d’ouvert le dialogue qui s’est instauré aujourd’hui, à la suite de l’arrivée à Belgrade de l’ancien chancelier espagnol en provenance Pristina, où il a rencontré le président de l’administration kosovare, Hashim Thaci, et des chefs de partis politiques.
En ce qui concerne le dialogue entre les parties, il a déclaré que lorsque celui-ci reprendra, l’UE devra s’engager plus fermement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent.
Ce n’est pas nous qui déciderons du résultat final, sinon Belgrade et Pristina, mais nous devons nous y consacrer avec beaucoup plus de vigueur que par le passé, et c’est pourquoi j’ai discuté avec Vucic de la nomination par l’UE d’un représentant spécifique qui se consacrerait uniquement à ce dialogue, a annoncé Borrell.
Il a fait valoir qu’en tant que chef de la diplomatie européenne, il n’aurait pas le temps de s’insérer pleinement dans ce processus et de relancer les négociations.
Puis il a affirmé que la Serbie est un partenaire clé de l’UE et de tous les Balkans occidentaux, dont les états devraient faire partie de l’espace commun.
À cet égard, Vucic a attiré l’attention sur le fait que l’UE compterait 27 membres ce soir à minuit en raison du retrait du Royaume-Uni et a exprimé le souhait que la Serbie soit alors le 28ème.
Cet après-midi, Borrell s’entretiendra avec la première ministre Ana Brnabic et conclura son séjour officiel ici à l’occasion d’une rencontre avec des représentants de la société civile serbe.
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