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La souveraineté technologique est la mission de l’Amérique Latine

La Havane, 21 février (Prensa Latina) Au cours d´un débat tenu au Pavillon Cuba de cette capitale, le professeur espagnol Ignacio Ramonet a assuré mercredi que la mission des nouvelles générations en Amérique Latine est de parvenir à la souveraineté technologique.

Le docteur en sémiologie et histoire de la culture a échangé  au sujet du colonialisme 2.0 et des défis de la gauche latino-américaine avec la journaliste cubaine Rosa Miriam Elizalde, qui a abordé l’émergence et le développement de l’internet et sa progression de l’environnement militaire au contexte universitaire.

Ramonet a rappelé que Fidel Castro a été l’un des premiers à comprendre l’importance d’Internet et, à Cuba, à créer l’Université des sciences de l’information pour le développement d’une science et d’une technologie nationales.

D’une part, l’Internet nous présente la confrontation culturelle et la présence active dans le cyberespace, qui occupe tout un univers symbolique, économique et culturel, dirigé par de grandes puissances qui luttent pour ce territoire numérique, a-t-il exprimé.

L’auteur de « L’empire de la vigilance » a fait observer que le colonialisme numérique des États-Unis limitait l’essor d’autres pays et industries dont les contenus peuvent séduire les masses, citant notamment les multiples tentatives visant à freiner la compagnie chinoise Huawei.

Il a également reconnu plusieurs exemples qui illustrent la course de la Corée du Sud pour atteindre une décolonisation, notamment l’expansion de la culture K pop, des Doramas et des productions telles que le film Parasites.

Pour sa part, Rosa Miriam Elizalde, docteur en sciences de la communication, a indiqué que la région latino-américaine était la plus dépendante des infrastructures, des plates-formes et de la connectivité des États-Unis.

Elle a également souligné l’expansion symbolique de l’empire nord-américain, dont les contenus, les structures et les messages monopolisent « le réseau des réseaux », devenu un territoire idéal pour la cyberguerre, l’espionnage et le totalitarisme à l’échelle mondiale.

Des nations d’Amérique Latine se classent parmi les dix pays qui passent le plus de temps sur les réseaux sociaux, 80 pour cent des jeunes du continent apparaissent sur Facebook et 70 pour cent des personnes sans accès à l´eau potable possèdent des profils sur un réseau social nord-américain, a-t-elle ajouté.

Celle qui est également vice-présidente de l’Union des journalistes de Cuba a précisé le paysage régional actuel, sujet à essai dans le contexte numérique, avec des exemples comme la Bolivie, où six mille faux comptes ont été créés par l’intelligence artificielle pour générer la perception d’un prétendu soutien au récent coup d’état.

En conséquence, Elizalde a appelé à la création d’espaces de résistance à de telles stratégies.

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