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Révélations sur l’achat de votes en Colombie

Bogota, 10 mars (Prensa Latina) L’écheveau continue aujourd’hui à s’embrouiller en Colombie avec l´ajout de nouveaux éléments aux révélations sur l’achat présumé de votes, dans lesquelles sont signalés l’ancien président Álvaro Uribe et l’actuel chef d’État Ivan Duque.

Selon des informations récemment publiées par le journal La Nueva Presnsa, une enquête du parquet ouverte pour élucider un homicide dans la ville de Barranquilla attribué à José Guillermo Hernández, alias Ñeñe, a permis d´enregistrer de manière circonstancielle des conversations de ce dernier.

Dans les enregistrements, le suspect dit à ses interlocuteurs être l’axe d’une opération d’achat de voix sur la côte nord pour Duque, et ce sur ordre d’Uribe.

Un autre élément de poids a été ajouté dans les dernières heures car Uribe a admis que l’une de ses conseillères, Maria Claudia Daza (également connue sous le nom de Caya ou Cayita) pourrait être l’une des interlocuteurs avec qui Hernandez parle de prétendus achats de votes en faveur de la campagne présidentielle de Duque.

Un journaliste me le confirme. La transcription est avec Caya Daza, de mon UTL (Unité de travail législatif). Que l´on vérifie les audios. De sa part, ce serait un abus plus grave concernant le président Duke et sa transparence, a écrit l’ancien président sur Twitter.

Daza a ensuite démissionné de l’UTL de celui qui est maintenant sénateur et a refusé d’être considérée comme l´interlocutrice de cette conversation.

Caya Daza : l’histoire d’une autre immolation annoncée. Tous les crimes me visent, mais se sont d’autres qui payent!, a écrit Gustavo Bolivar en réaction au tweet d’Uribe.

Ici, le problème n’est plus seulement électoral. Le grave problème est que Ñeñe côtoyait quatre généraux, un président de la République, un ancien président et plusieurs ministres alors qu´il y avait un mandat d’arrêt le concernant pour trafic de drogue. Ils ne peuvent pas le cacher parce qu’il y a des photos, des vidéos et 25 mille enregistrements, a-t-il estimé dans un autre tweet.

Alvaro Uribe confirme que sa conseillère, membre de son UTL au congrès Caya Daza, est celle qui parle avec Ñeñe et lui demande d’acheter des voix. Mais maintenant il dit qu’elle l’a fait sans son autorisation. Caya va aller en prison et puis c´est tout. Le jeu éternel de la corruption, a manifesté de son côté l’ex-candidat présidentiel et actuel sénateur Gustavo Petro.

Les nouvelles révélations ont été connues après celles divulguées par Aida Merlano (ex-congressiste et fugitif de la justice colombienne capturée par les autorités vénézuéliennes), qui assure que Duque, de même que la classe politique, n’a pas intérêt qu´elle soit extradée en raison de ses témoignages et preuves révélant le réseau de corruption existant.

Parmi les principaux acteurs signalés par Merlano figurent les membres de la famille Char, des dirigeants politiques comme Germán Vargas Lleras, Uribe, l’ancien président Juan Manuel Santos, la famille Gerlein et Duque.

Elle a également déclaré que Gerlein lui avait dit qu’il avait investi un capital important dans la campagne présidentielle de Duque, qui est en poste depuis un peu plus d’un an et demi.

Fin février dernier, la Commission d’accusation de la Chambre des Représentants de Colombie a ouvert une enquête contre Duque, à la suite d’une plainte déposée après les déclarations de Merlano.

C’est David Racero, représentant à la Chambre pour Bogota décents, qui est à l’origine de cette plainte.

Merlano a déclaré que non seulement Duque avait connaissance de l’existence de l’achat de votes en sa faveur, mais qu’il avait aussi rencontré les personnes qui avaient encouragé cette pratique sur la côte.

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