Par Adalys Pilar Mireles
Ramallah, 11 mars (Prensa Latina) Loin de dissiper les incertitudes, les résultats des élections israéliennes dessinent un scénario confus et variable, dominé aujourd’hui par des manœuvres du parti Bleu et Blanc pour obtenir une coalition et l’annonce de Likud sur une quatrième élection.
Alors que Benny Gantz, le leader du parti Bleu et Blanc, affronte toutes sortes d’obstacles pour nouer une alliance avec la Liste Commune, éminemment arabe, et d’autres formations comme Yisrael Beitenu d’Avigdor Lieberman, de son côté le Likud, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, se prépare à de nouvelles élections.
Netanyahu, de 70 ans, a surpassé l’ancien militaire Gantz, mais n´a pas atteint de justesse une majorité parlementaire indispensable pour former un gouvernement.
En l’absence d’autres options, et dans l´antichambre du procès pour corruption à son encontre fixé pour le 17 mars prochain, ses partisans ont déclaré publiquement qu’ils parieraient sur une quatrième tentative, puisque ‘la troisième n’a pas été non plus une défaite’.
L’instabilité politique continuera, nous nous préparons à de nouvelles élections, ont déclaré les responsables de ce parti, cités par The Jerusalem Post.
Après s’être abstenu lors de l’acte où auraient dû être approuvées les statistiques définitives des votes, le Likud brouille encore le panorama avec sa récente proposition, rejetée par les représentants du parti Bleu et Blanc.
Ces derniers insistent sur le fait qu’après tant d’efforts infructueux, il est grand temps d’essayer de former un gouvernement, ce que ni Gantz ni Netanyahu n´ont réussi par le passé.
Les préoccupations concernant l’avenir politique du pays demeurent latentes, même si elles sont parfois éclipsées par l’urgence épidémiologique et les mesures visant à enrayer la propagation du nouveau coronavirus (déjà 50 personnes infectées et 100 mille en quarantaine).
Une autre variable dans l’équation complexe est Yisrael Beitenu d’Avigdor Lieberman avec qui Gantz a tenu des rencontres pour explorer une association possible.
Il s’agit d’un revers pour Netanyahu qui tente de se maintenir au pouvoir à tout prix malgré l’audience imminente que le procureur général a refusé de reporter en réponse à une demande de l’inculpé.
Dans un communiqué, Gantz a dit qu’il avait eu une bonne rencontre avec Lieberman : « nous avons discuté de questions fondamentales et nous avons convenu de travailler ensemble pour sortir Israël de l’impasse et éviter une quatrième élection », a-t-il déclaré.
Le parti Likud de Netanyahu a obtenu le plus grand nombre de voix (36 sièges), mais avec ses alliés, il n’a obtenu que 58 sièges à la Knesset (parlement), soit trois sièges de moins que la majorité.
Comme si cela ne suffisait pas, le bloc appelé par certains comme anti-Netanyahu, composé de ses principaux adversaires, a apprécié la possibilité de faire voter une loi pour empêcher une personne en cours de jugement de décider du sort de la nation, en référence claire au processus auquel le premier ministre sera confronté pour les accusations de corruption, fraude et abus de confiance.
Pour le moment et devant l’ampleur des acteurs et des horizons possibles, de nombreux analystes préfèrent se réserver leur pronostic.
La Knesset est composée de 120 députés élus au suffrage universel, et élit le président d’Israël (un poste protocolaire, non exécutif) pour un mandat de sept ans non renouvelable, exerce le pouvoir législatif et délègue l’exécutif au premier ministre, qui doit être l’un de ses membres.
peo/acl/ap