Buenos Aires, 28 avril (Prensa Latina) L’ancien président bolivien Evo Morales a déclaré aujourd’hui que son pays souffrait de deux pandémies, celle du nouveau coronavirus et celle d’une dictature imposée par Jeanine Añez qui affame le peuple.
Lors d´une interview accordée au programme Salvemos Kamchatka, Morales, qui depuis décembre a demandé l’asile politique en Argentine après le coup d’État du 10 novembre, a évoqué la situation économique et sanitaire dans son pays ainsi les élections présidentielles à venir.
‘A la crise sanitaire, nous ne pouvons pas ajouter une crise économique’, a déclaré l’ancien mandataire, qui a souligné à ce propos qu’il faut accorder un crédit à zéro pour cent d’intérêt pour les petits producteurs. « La Terre Mère et les petits producteurs vont nous sauver de la pauvreté », a-t-il manifesté.
Sur la question sanitaire due au Covid-19, il a noté que les chiffres fournis par le Ministère de la Santé ne sont pas réels.
‘Ils cachent les morts et ne rendent pas compte des dépenses. Beaucoup de professionnels de santé sont infectés. Malheureusement, nous allons vivre longtemps avec le coronavirus’, a-t-il estimé en ajoutant que les hôpitaux en Bolivie ne sont pas équipés et que ‘la vie ne peut plus être une marchandise’.
Au cours du dialogue avec le journaliste Andrés Lerner, l’ancien mandataire d’origine aymara a souligné que ‘les gringos quand ils mordent ils ne lâchent pas’ et a répété que le coup d’État qu’il a subi était non seulement contre les indigènes, mais aussi contre la démocratie et pour s´approprier des richesses du lithium.
Nous avons démontré en plus de 13 ans de gouvernement, sans les États-Unis, sans le Fonds Monétaire International, qu’une autre Bolivie est possible, a exprimé le premier président indigène de Bolivie.
Sur les élections présidentielles, aujourd’hui en standby, il s’est montré convaincu que lui et les siens récupéreront la patrie et la démocratie pour rendre la liberté aux Boliviens.
Morales a déclaré que les élections ne devraient pas avoir lieu après juillet et a dénoncé le fait que le gouvernement de facto souhaite les reporter à l’année prochaine.
Il a par ailleurs déclaré que depuis son espace politique (le Mouvement Vers le Socialisme) les personnes ‘craignent qu’en cas de victoire des élections ils ne nous laissent pas prendre en charge’ le pays et a donc demandé à tous les partis et candidats de souscrire un accord national pour respecter les résultats de ces élections.
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