La Paz, 5 juin (Prensa Latina) Le gouvernement putschiste de Bolivie a notamment acheté à des gaz lacrymogènes pour réprimer la population, sortie dans les rues à la suite du coup d’État du 10 novembre 2019, a révélé mardi un média local.
La société de courtage Bravo Tactital Solutions Llc, basée à Miami, aux États-Unis, a vendu ces armes aux auteurs du coup d´État, menés par la présidente autoproclamée Jeanine Añez, selon le programme télévisé Detras de la Verdad (Derrière la vérité).
Il a été montré que le Ministère de l’Intérieur avait entamé des démarches le 25 novembre 2019 pour l’achat d’agents chimiques destinés à la police bolivienne.
La missive demandait des moyens tels que des bombes à gaz et des balles en caoutchouc à l’entreprise brésilienne Condor Non-lethal Technologies, mais il a ensuite été communiquée à celle-ci par une autre lettre que le gouvernement négocierait finalement avec Bravo Tactital Solutions Llc.
Les deux documents envoyés à l’entité carioca, pour entreprendre la transaction et l’annuler, sont signés par Sergio Zamora Bascope, directeur général des Affaires administratives du Ministère de l’Intérieur.
Selon ‘Derrière la vérité’, l’achat comprenait des grenades lacrymogènes exigées par la Police nationale, dont un modèle triple action et calibre 37/38 mm.
La société Bravo Tactital Solutions Llc a obtenu un montant de cinq millions 649 mille 137 dollars, au titre de ce contrat, pour la vente de ‘produits non létaux’.
Le programme de télévision a rapporté que la vente avait été effectuée par l’intermédiaire du propriétaire de la société, Brayan Samuel Berkman, très proche de l’Exécutif actuel, et fils du trafiquant d’armes Berkman Littmann.
Ce dernier a été impliqué dans un réseau de trafic d’armes en 2001 et s’est enfui à l’étranger après s’être déclaré en rébellion pour déjouer le procès, tandis que son fils Brayan a également été arrêté pour trafic d’armes.
Littmann est, à son tour, un ami personnel de Sergio Rodrigo Méndez Mendizábal, chef de Cabinet du Ministère du Gouvernement, qui fréquente des réunions auxquelles participe même la présidente, Jeanine Áñez.
L’Exécutif de facto a approuvé en janvier dernier l’utilisation d’armes létales et non létales contre des manifestants, mesure qui s’ajoute à d’autres méthodes répressives mises en cause par des défenseurs des droits de l’Homme.
De son côté, le secrétaire exécutif de la Fédération syndicale des travailleurs miniers de Bolivie, Orlando Gutiérrez, a appelé les casernes militaires à être aux côtés du peuple et contre le gouvernement putschiste de Jeanine Añez.
‘Nous ne pouvons plus regarder un frère qui n’a pas à manger et ce gouvernement qui utilise les forces armées et la police nationale pour réprimer’, a ajouté le leader ouvrier.
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