Lima, 26 juin (Prensa Latina) Le ministre péruvien de la Santé, Victor Zamora, a confirmé hier un accord entre le gouvernement et les cliniques privées qui définit un tarif unique pour les soins apportés aux patients atteints du Covid-19, après un ultimatum présidentiel posé à ces entreprises.
Zamora a jugé positive la solution trouvée avant-hier à minuit, suite à la menace du président Martín Vizcarra d’appliquer le pouvoir constitutionnel d’exproprier les cliniques en cas de sécurité nationale ou de nécessité publique s’il n’y avait pas d’accord dans les 48 heures.
Face à cette option, un mur juridique, politique et médiatique a été immédiatement érigé, invoquant les conditions constitutionnelles pour une expropriation préalable acceptée par les intéressés, qui ont en outre la possibilité de bloquer la mesure en faisant appel devant les tribunaux.
Le ministre a expliqué que l’accord incluait les frais démesurés imposés aux patients endettés atteints du coronavirus qui, n’ayant pas trouvé de quotas dans le système étatique, se sont rendus dans des cliniques privées, et ceux dont les assurances privées ne couvraient qu’une infime partie du coût.
Zamora a remercié l’archevêque progressiste de Lima, Mgr Carlos Castillo, et le président du forum de dialogue Accord National, Max Hernández, pour leur participation aux négociations, en précisant que les cliniques toucheront 55 mille soles (plus de 15.700 dollars) pour tout le traitement de chaque patient.
Le président de l’Association des cliniques, Carlos Joo, a confirmé le dénommé « tarif plat » et a noté que l’hémodialyse en était exclue, tout en niant que les entreprises auraient accepté un tarif intermédiaire entre ceux proposés par les deux parties en raison de l’avertissement présidentiel.
Le tarif est bien inférieur à ce qui a été facturé jusqu’à présent par les cliniques, qui dans de nombreux cas atteint des centaines de milliers de dollars, mais, compte tenu du fait qu’il y a mille deux cents patients sans assurance privée dans ces centres de santé, l’État a déjà un compte à régler de 66 millions de soles (un million 885 mille dollars).
Certaines personnes estiment que le mandataire aurait dû invoquer la Loi Générale de Santé qui autorise le gouvernement à utiliser tous les services de santé en cas d’une situation comme la présente.
Du côté progressiste, la dirigeante du Mouvement du Nouveau Pérou, Anahí Durand, a remis en question l’accord qu’elle a jugé onéreux pour l’État, accusant le président d´avoir fait semblant d´intimider avec sa menace, mais permettant dans les faits que « le profit s’impose dans cette situation d’urgence et cela se produit lorsque la santé n’est qu´un business ».
Le dirigeant du Parti Communiste-Patrie Rouge Arturo Ayala a noté qu´une « négation favorable à ceux qui gagnent toujours » était prévisible, parce que la Constitution néolibérale en vigueur permet le profit même en cas d’urgence et que le pays est gouverné par ceux qui se conforment à ce modèle.
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