Port-au-Prince, 26 juin (Prensa Latina) Le ministre haïtien de la Justice, Lucmane Delile, a confirmé hier que l´ancien paramilitaire Enmanuel Constant, récemment déporté des États-Unis, sera transféré au tribunal de Gonaïves en attendant une décision de justice.
Constant est revenu des États-Unis mardi dernier, après y avoir passé 12 ans en prison pour fraude fiscale, et a été jugé par contumace en Haïti pour son implication dans le massacre de Raboteau en 1994 qui a coûté la vie à des centaines de personnes.
L’accusé était alors à la tête du dénommé Front révolutionnaire armé pour le progrès d’Haïti, plus connu sous le nom d’escadron de la mort, une organisation paramilitaire d’extrême droite qui utilisait des méthodes violentes et de torture pour terroriser la population.
Constant est accusé de crimes, d’exécutions sommaires, d’enlèvements et de viols et, selon plusieurs sources, aurait bénéficié d’un soutien financier et logistique de la Central Intelligence Agency des États-Unis (CIA).
L’un des principaux objectifs était de saper le soutien au populaire prêtre catholique Jean-Bertrand Aristide, premier mandataire élu démocratiquement et aux idées progressistes de développement social et d’égalité.
Selon les médias locaux nord-américains, Constant a vécu discrètement pendant des années dans le Queens, à New York, mais en 2006 il a été arrêté et reconnu coupable de fraude et de vol aggravé. En octobre 2008, il a été condamné à 12 ans de prison pour sa participation dans un emprunt hypothécaire d’une valeur de 1,7 million de dollars.
À son arrivée à l’aéroport international Toussaint Louverture, dans la capitale haïtienne, il a été reçu par les autorités policières et judiciaires qui l’ont immédiatement arrêté.
Son retour a divisé l’opinion publique entre ceux qui affirment qu’il doit purger une peine de prison à perpétuité ou être rejugé, et ceux qui signalent l’expiration du délai de prescription des crimes.
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