lundi 14 octobre 2024 |
Prensa Latina - Qui sommes nous

| Contacter avec Prensa Latina

Agence d'information Latino-américaine
Édition française
Search
Close this search box.

Migration vénézuélienne, la vérité à découvert

Par Yadira Cruz Valera *

Caracas, 2 juillet (Prensa Latina) L’un des sujets les plus mis en avant au cours des cinq dernières années par certains organismes internationaux et les grands médias de communication concernant le Venezuela a été sans aucun doute la dénommée « crise migratoire ».

Des chiffres exorbitants d’émigrants, des témoignages de citoyens fuyant la prétendue dictature, des shows médiatiques, des déclarations de fonctionnaires témoignant du chaos du pays, de l’argent pour aider les pays d’accueil, ces commentaires et d´autres encore ont fait les gros titres des grands médias ces dernières années. Plus que de simples informations à vendre, elles suffisaient à ceux qui cherchaient un prétexte pour critiquer, juger et discréditer la Révolution bolivarienne.

L’exode de milliers de personnes vers d’autres pays, essentiellement d’Amérique Latine, est devenu le terreau de la presse et des fonctionnaires de certains gouvernements de la région pour s’en prendre au président Nicolas Maduro et à son Exécutif.

Un phénomène aussi ancien que l’humanité elle-même, surtout conditionné dans le cas vénézuélien par une crise économique provoquée par le blocus des États-Unis (qui a été très rarement mentionné), a été politisé et manipulé jusqu’à la satiété pendant des années.

Des gros titres ronflants comme L’exode des Vénézuéliens qui inquiète les pays d’Amérique Latine ; La crise migratoire au Venezuela, un défi pour l’Amérique Latine ; Migration vénézuélienne : la bombe à retardement que la région ne veut pas affronter ; sont quelques exemples de ce que l’on pouvait lire dans certains médias il y a à peine trois mois.

L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ont cité des chiffres élevés de ‘Vénézuéliens déplacés hors de leur pays’.

Ces chiffres alarmants soulignent la nécessité urgente de soutenir les communautés d’accueil dans les pays récepteurs, a déclaré Eduardo Stein, représentant spécial conjoint des deux entités en juin 2017, tout en plaidant pour une aide internationale pour ces mêmes pays récepteurs.

S’il est vrai que des milliers de personnes ont quitté le pays à la recherche d´opportunités économiques, tout a été conditionné principalement par la pénurie engendrée par la politique hostile de Washington, qui empêche d’autres nations de vendre des intrants au Venezuela, tandis qu’en collusion avec la droite, à l’étranger ses avoirs sont gelés et ses entreprises spoliées.

Mais ce ne sont pas les raisons qui ont été exposées par les médias; devant l’opinion publique tous ‘fuyaient la dictature de Maduro’, le sujet a été à tel point manipulé que de nombreux migrants se sont joints au chœur pour obtenir des avantages dans les pays où ils s´installaient et ont publié les déclarations les plus insolites sur leur pays d’origine.

La situation a été mise à profit non seulement pour discréditer et attaquer le gouvernement bolivarien, mais aussi pour solliciter une aide internationale dans le but supposé de répondre à la crise, le HCR et l’OIM ont à eux-seuls sollicité un milliard 350 millions de dollars.

Selon des sources officielles, la Colombie, le pays récepteur le plus important, a reçu, jusqu’au 14 août 2019, 96 millions de dollars pour des programmes d’aide aux migrants vénézuéliens.

Toutefois, depuis le milieu de cette même année, des milliers de Vénézuéliens sont retournés au Venezuela (notamment par le Plan Retour à la Patrie mis en place par le gouvernement de Caracas) et aucun témoignage des rapatriés ne prouve qu’ils aient reçu un soutien ou une aide économique de la part de ces gouvernements.

Le HCR a prédit pour 2020 que la plus grande vague migratoire serait du Venezuela vers l’Amérique Latine, « oubliant » des millions de personnes déplacées à la suite de conflits civils en Afrique ou au Moyen-Orient, ou encore le flux de personnes de l’Amérique Centrale vers les États-Unis.

Après des années de manipulation du phénomène pour attaquer la Révolution bolivarienne et obtenir des bénéfices financiers pour l’aide supposée, le fléau de la pandémie du nouveau coronavirus a suffi à faire s´effondrer toute la tromperie.

Parce que, comme l’a écrit Miguel de Cervantes dans son ouvrage Don Quichotte de la Mancha, La vérité s’estompe et ne faiblit pas, et marche toujours sur le mensonge comme l’huile sur l’eau.

Dès l’arrivée de la pandémie de Covid-19 dans la région, des milliers de Vénézuéliens ont commencé à rentrer dans leur pays par les frontières de la Colombie et du Brésil, dépassant aujourd’hui le chiffre de 60 mille, selon les rapports officiels.

Ceux qui arrivent relatent des témoignages déchirants, non seulement concernant la traversée de territoires sans argent ni ressources qu’ils doivent affronter sur des milliers de kilomètres jusqu’à atteindre la frontière, mais aussi au sujet de la façon dont ils ont été traités, expulsés de leurs maisons et de leurs emplois.

Depuis près de trois mois, des milliers de compatriotes rentrent au pays, le test rapide de dépistage du Covid-19 est obligatoire pour tous, puis selon le résultat le test PCR est réalisé, et si celui-ci est positif la personne est prise en charge dans les Centres de diagnostic intégral installés exclusivement à cet effet.

À l’issue de ces processus de contrôle, les migrants qui reviennent au pays sont ramenés chez eux et traités de la même manière que tout autre citoyen, même si nombre d’entre eux sont les mêmes que ceux qui, auparavant, ont pu avoir des commentaires douteux concernant la situation intérieure du Venezuela.

Plus de 80 pour cent des cas positifs au Covid-19 au Venezuela surviennent actuellement chez les rapatriés, principalement de Colombie.

Au cours des dernières semaines, l’Exécutif a réitéré sa mise en garde contre l’existence de plusieurs foyers d´infection sur le territoire national, en grande partie liés à des contacts avec des personnes contagieuses entrées illégalement dans le pays après avoir violé le cordon sanitaire et de sécurité déployé aux frontières terrestres avec la Colombie et le Brésil.

Face à cette situation, les zones stratégiques de défense intégrale temporaires spéciales ont été créées, initialement dans les limites des États frontaliers occidentaux de Zulia et Táchira, afin d’assurer une meilleure maîtrise de tous les passages illégaux et de contrecarrer le passage irrégulier des personnes.

Même dans un contexte épidémiologique aussi complexe, le Gouvernement bolivarien continue d’accueillir ceux qui choisissent de rentrer chez eux en fuyant la xénophobie, le chômage et les mauvaises conditions de vie, la plupart d’entre eux revenant avec les espoirs brisés et à la recherche, au moins, d´un soutien familial.

Mais les grandes transnationales de l’information, les organismes internationaux ou les gouvernements qui manipulaient la question il y a quelques mois dans le but, entre autres, de justifier une agression armée contre le Venezuela, ne parlent que très peu ou pas du tout de cette migration inversée.

On invente plutôt de nouveaux stratagèmes, le plus récent ayant été dénoncée par le chancelier Jorge Arreaza lorsqu’il a accusé le HCR d’utiliser les migrants vénézuéliens pour satisfaire les intérêts des États-Unis et de l’Union Européenne.

Sur son compte Twitter, le diplomate a critiqué la position de cette organisation qui, a-t-il assuré, recherche de l’argent pour de prétendues aides aux Vénézuéliens dans d’autres nations et ne coopère pas avec les fonds de rapatriement pour ceux qui souhaitent rentrer au pays en raison de la pandémie de Covid-19.

Dans le même temps, le gouvernement vénézuélien a déploré, le 26 mai dernier, une prétendue inquiétude de la part de l’Union Européenne concernant la situation due au Covid-19 dans le pays.

Dans un communiqué officiel diffusé par la chancellerie, l’Exécutif bolivarien a déclaré que les donateurs présumés de l’aide sont les mêmes gouvernements qui méritent des ressources et des dons pour faire face à l’effondrement de leurs systèmes de santé, protéger la vie de leurs citoyens et restaurer leurs économies.

Ainsi, entre de nouveaux mensonges, manipulations et tromperies, on prétend une fois de plus réduire au silence la vérité et poursuivre la campagne de discrédit contre cette nation sud-américaine.

peo/arb/Wup/ycv

*Correspondante de presse latine au Venezuela.

 

 

EN CONTINU
notes connexes