Belgrade, 9 juillet (Prensa Latina) La capitale serbe a vécu hier soir une deuxième journée noire à la suite des actions violentes de plusieurs groupes qui ont affronté la police, frappé des participants à une manifestation et tout détruit sur leur passage.
Entre 18 heures et minuit, le chapelet d’incidents a été prolongé en plusieurs points de Belgrade, avec un épicentre au siège de l’Assemblée Nationale (parlement), qui s´est soldé par 19 agents et 17 manifestants blessés, selon les autorités des services médicaux de secours.
Le Bureau du Procureur général de la capitale a quant à lui déclaré que 25 personnes avaient été poursuivies pour des infractions et des actes criminels commis pendant les affrontements, pour la plupart soupçonnées de provocation d’actes dangereux et de comportement violent, et que les enquêtes étaient en cours.
Comme il a pu être constaté, des détachements de policiers et de gendarmes ont été déployés à titre de mesure préventive aux endroits où s´étaient déjà produites la veilles les actions de ces groupes, composés pour la plupart de jeunes.
Cependant, ils n’ont pas entravé la marche pacifique des citoyens opposés aux restrictions des autorités pour freiner la recrudescence et l’expansion évidente du Covid-19 et non conformes à la gestion de la crise épidémique.
Les eaux se sont de nouveau échappées de leur lit lorsque des personnes ont commencé à se joindre à la manifestation avec, selon des analystes politiques locaux, des objectifs qui n’ont rien à voir avec l’insatisfaction des citoyens, et avec des slogans et des discours étrangers à la question du virus.
En plus d’agresser et de provoquer les forces de l´ordre, qui avaient reçu des ordres stricts de se limiter à la retenue, ces groupes violent ont détruit des locaux commerciaux, des panneaux de signalisation, paralysé le centre et attaqué des bâtiments comme celui de la télévision publique.
Le président de la République, Aleksandar Vucic, la principale cible des attaques verbales qui l’accusent de dictateur, a exhorté les citoyens et ses partisans à ne pas sortir dans la rue pour affronter ces groupes violents et a assuré que l’État saura protéger la paix et la stabilité face à ces ces attaques, qu’il a jugées choquantes.
Dans un message émis depuis l’avion qui l’a conduit à Paris pour des entretiens avec le président, Emmanuel Macron, sur l’avenir du Kosovo et la reprise du dialogue Belgrade-Pristina, il a déclaré que l’État sera protégé et que la reddition n’a jamais été une option.
En France, je me battrai pour le pays et la Serbie vaincra, a-t-il manifesté.
La Directrice du Centre pour l’intégration euro-atlantique, Jelena Milic, a quant à elle déclaré que les événements à Belgrade ont pour but de saper ce sommet à Paris et a affirmé que ceux qui provoquent les incidents n’ont rien de pacifique ni de lien avec les mesures contre l’expansion de l’épidémie.
Naim Leo Besiri, titulaire de l’Institut pour les affaires européennes, a pour sa part estimé que, bien que le cahier des exigences des agitateurs des marches soit bigarré, son essence, qui est la xénophobie le nationalisme et le mythe du Kosovo en tant que question centrale, est au fond audible.
Il a cité les déclarations d’un participant aux événements de la nuit dernière, qui a affirmé que ‘le peuple est mécontent de l’économie, il ne peut tolérer l’humiliation de la vente du Kosovo par le pouvoir, et rien n’a été fait dans le pays, à part importer des Asiatiques, des Roms, des criminels et la télé-réalité pour asservir nos enfants’.
Le ministre de la Défense, Aleksandar Vulin, a été encore plus direct dans ses considérations en affirmant que les troubles et la violence dans les rues du pays sont une tentative de coup d’État, de prise du pouvoir par la force et d’incitation à la guerre civile.
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