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Violence en Colombie, au-delà d’un crime policier

Bogota, 14 septembre (Prensa Latina) Les récentes manifestations en Colombie pour l’assassinat de Javier Ordóñez par la police, sont le résultat d’une accumulation d’indignation qui dépasse les espoirs placés dans l’Accord de Paix, affirment aujourd’hui des analystes.

L’assassinat d’Ordoñez par la brutalité policière a suscité d’innombrables protestations dans cette capitale et dans presque toutes les villes du pays. Le bilan, en trois jours, a été de plus de 10 personnes tuées, dont une jeune fille de 17 ans, et plus de 200 blessés, et il y a des dizaines d’heures de vidéos qui confirment les faits.

Pour des chercheurs, des membres d’opposition du Congrès, des chroniqueurs et des politologues, cette réaction dans le pays, avec quelques similitudes avec les manifestations de novembre de l’année dernière, va au-delà de l’assassinat d’Ordóñez.

Depuis début 2020, plus de 50 massacres ayant fait des dizaines de morts, pour la plupart des jeunes, et l’éradication forcée des cultures illicites au lieu de les remplacer, comme le prévoit l’Accord de Paix par des plantations de plantes destinées à l’alimentation et de bois, ont provoqué des affrontements entre les paysans et l’armée, faisant à nouveau des morts et des blessés.

L´assassinat de près de 300 ex-combattants réintégrés dans la vie civile depuis la signature de l’Accord de Paix en 2016 avec l´ancienne guérilla des FARC-EP, le viol de jeunes filles indigènes par des militaires et d’autres faits similaires reconnus par l’armée elle-même sont des causes suffisantes d’indignation dans le pays, selon les analystes.

Mais que font les autorités ? Que fait le gouvernement d’Ivan Duque ? Où sont les enquêtes, les prévenus et les personnes emprisonnées pour de tels crimes que certains pourraient considérer comme des crimes contre l’humanité?

Chaque réponse est un euphémisme : les massacres, le gouvernement et Ivan Duque lui-même les appellent des homicides collectifs ; la réforme de la police que réclame le peuple ils l´appellent modernisation ; puis rien ne se passe.

Le sénateur de l’Alliance verte Antonio Sanguino souligne que la police doit être réformée pour devenir une force publique pour défendre, protéger et garantir les droits de l’Homme et non pour les violer.

L’impunité règne et les sénateurs de l’opposition estiment que l’Accord de Paix est piétiné, surtout de la part du gouvernement.

Le Parti de la Force Alternative Révolutionnaire du Commun, issu de l´ancienne guérilla des FARC-EP, assure et réaffirme qu’il respectera cet accord qui est devenu le grand espoir de pacification pour ce pays.

L’ancienne sénatrice et défenseuse des droits humains Piedad Córdoba souligne que le président Iván Duque, en sa double qualité de chef d’État et de commandant suprême des forces armées, est responsable et doit mettre un terme à cette vague de violence qui noie dans le sang la Colombie.

En ce sens, le sénateur du Pôle démocratique alternatif Iván Cepeda a tenu Duque responsable de tous ces actes criminels dans la nation sud-américaine. « Que le monde sache que le président et le gouvernement colombiens sont complices de violations massives et systématiques des droits de l’Homme et de crimes contre l’humanité perpétrés par la police nationale », a-t-il manifesté.

Il a assuré que les actions planifiées de caractère criminel dans la police et dans l’armée ne sont ni spontanées ni ‘exceptionnelles’, mais sont systématiques et généralisées.

‘Depuis des décennies, la police et nombre de ses agents commettent des crimes contre l’humanité, des tortures, des disparitions forcées’, a souligné Cepeda.

Pour Daniel Coronell, dans sa colonne dominicale dans l’espace Los Danieles, le poste de président est trop important pour Duque.

Vous avez gouverné, avec plus de peine que de gloire, pendant deux éternelles années où vos plus grands efforts se sont concentrés sur le rétroviseur et sur la sape du processus de paix. Pas tant parce que vous pensez que c’est le mieux pour le pays, mais parce que vous savez que cette position flatte votre leader (Alvaro Uribe), que vous avez qualifié, en aberrante adulation extrême, de ‘président éternel’, a-t-il manifesté à Ivan Duque.

Tout cela a lieu au milieu de la pandémie de la Covid-19 qui semble impossible à freiner avec plus de sept mille infections et plus de 200 décès par jour.

peo/ga/otf

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