Par Orlando Oramas Leon
La Havane, 13 octobre (Prensa Latina) Sept mois après avoir rapporté les premiers cas de la Covid-19, Cuba s’achemine vers une nouvelle normalité, progressive et asymétrique, tout en s’engageant dans d’importantes transformations de sa vie socio-économique.
L’objectif est d’assurer la maîtrise de la pandémie tout en minimisant les effets de la contraction économique mondiale et son impact sur l’île, accru par le renforcement du blocus économique, financier et commercial imposé par les États-Unis.
Dans ce contexte, la plus grande des Antilles entend reprendre son rythme en partant du principe que la nouvelle normalité implique aussi des habitudes hygiéniques et sanitaires et les conditions pour faire face à d’éventuelles flambées ou foyers de la maladie.
Cuba travaille actuellement sur les essais d’un candidat vaccinal appelé Soberana 01 (Souveraine 01), mais cette bataille a commencé en janvier dernier, lorsque l’île a mis en alerte son système de santé face à l’apparition d’une maladie inconnue en Chine.
Le 3 mars dernier, un plan national de lutte contre la maladie a été mis à jour avec des mesures concrètes et près d’un demi-millier d’actions.
Huit jours plus tard, trois touristes italiens ont été les premiers cas de contagion à la Covid-19 sur l´île. Le même jour, le 11 mars, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que la maladie était une pandémie et Cuba a commencé à appliquer de nouveaux protocoles d’action.
Ces processus ont évolué parallèlement à l’expérience propre et internationale, mais aussi grâce à l’implication et à l’intégration du secteur scientifique et pharmaceutique national.
De nouveaux médicaments ont été introduits dans les traitements avec des résultats encourageants qui ont diminué la létalité et même le temps de récupération des malades.
On y trouve des anti-inflammatoires, des immunomodulateurs, des antiviraux et des vaccins comme Jusvinza, Itolizumab, Nasalferón et Biomodulina T.
À ce jour, plus de 115.000 cas suspects de Covid-19, des contacts de malades, ont été reçus dans des centres de soins pour retirer le virus du SARS-Cov-2 des rues.
Il est frappant de constater que sur ce nombre total de pensionnats, seuls 4,6 % ont été positifs à la maladie.
Mais cet effort, parmi tous ceux entrepris par le gouvernement cubain pour préserver la santé de la population, a absorbé d’importantes ressources du budget de l’État.
Le vice-premier ministre et titulaire de l’Economie et de la Planification, Alejandro Gil, a estimé à plus de 900 millions de pesos cubains (37.5 millions de dollars) les dépenses à ce titre, y compris les dépenses en devises.
Cela s’est produit lorsque l’économie cubaine a souffert des effets de la pandémie et de la baisse des recettes d’exportation et des services.
Cuba a fermé ses frontières en mars dernier et, depuis lors, l’industrie du tourisme, l’un des principaux moteurs de son économie, a cessé de fournir des millions de dollars.
En juin, les autorités de la plus grande des Antilles, conformément à la situation épidémiologique de l’époque, ont élaboré un plan de redressement, qui a depuis été mis à jour.
Le premier-ministre Manuel Marrero a déclaré que les indicateurs au niveau international, le travail accumulé et l’expertise ont été pris en compte, avec le principe fondamental de préserver la santé de la population.
Il s’agit de passer à une nouvelle normalité qui concerne depuis le 12 octobre l’immense majorité des provinces cubaines.
La Havane avance vers cet objectif alors que les provinces de Ciego de Ávila et Sancti Spíritus sont toujours au stade de transmission autochtone et concentrent le plus grand nombre de nouveaux cas positifs au coronavirus, dont la transmission est contenue dans le reste du pays.
La nouvelle normalité, a expliqué le chef du gouvernement, cherche à promouvoir un nouveau code et style de vie adapté à un contexte épidémiologique.
Il s’agit de maintenir la stabilité sanitaire et d’ouvrir la voie à la stratégie économique qui vise le développement de l’île d’ici 2030.
Le ministre de l’Économie et de la Planification a énuméré cinq éléments de base qui constituent cette stratégie:
La production et la commercialisation de denrées alimentaires, les incitations à l’exportation, la transformation du système des entreprises et le perfectionnement du travail indépendant.
Il ajoute également des mesures concernant le système monétaire, qui comprennent notamment l’élimination de la dualité monétaire et de change.
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