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James Bond et le syndrome de La Havane

Par Orlando Oramas Leon

La Havane, 18 février (Prensa Latina) « Attaques soniques à La Havane » semble être le titre d’un film de fiction, mais la réalité a mis en évidence un montage destiné à nuire aux liens entre les Etats-Unis et Cuba et imposer des sanctions plus lourdes à l’île.

L’intrigue qui a commencé il y a quatre ans lorsque l’ambassade des États-Unis dans cette capitale a allégué des agressions téléguidées contre des diplomates et des agents, auparavant en bonne santé, qui auraient subi des souffrances similaires, soit des lésions auditives et cérébrales.

Les accusations et les élucubrations des États-Unis sont allées jusqu’à l’hypothèse de l’utilisation d’une ‘arme mystérieuse’ de haute technologie, avec des variantes allant de l’armement sonique, infra et ultra sonique ou micro-ondes.

On est même allé jusqu’à pointer du doigt des pays tiers qui pourraient posséder une telle arme super secrète, tout cela dans le style d’un scénario de la saga de James Bond.

Ce n’est pas un hasard si le président Donald Trump, engagé depuis sa campagne électorale auprès des secteurs anti-cubains qui préconisaient la fin du processus de normalisation initié entre les deux pays à la fin de l’administration de Barack Obama, était alors en place à la Maison Blanche.

Ces événements ont été définis par certains comme le Syndrome de La Havane, et ont été utilisés par des acteurs politiques à Washington et en Floride qui pariaient sur la rupture des liens bilatéraux.

Ce fut le prétexte du gouvernement des États-Unis pour fermer son consulat dans la capitale cubaine et retirer la plupart du personnel de son ambassade.

Cela semblait être une mesure contre les autorités de la petite île des Caraïbes, mais ce sont les citoyens qui ont souffert des décisions successives d’entraver les voyages entre les deux nations.

Depuis lors, les Cubains qui souhaitent se réunir avec leurs familles résidant aux États-Unis doivent d´abord se rendre dans un pays tiers, par exemple la Guyana ou le Mexique, pour obtenir un visa nord-américain, lequel est souvent refusé.

Il ne faut pas être mathématiciens pour se rendre compte à quel point cela coûte cher.

Les ports cubains ont quant à eux été interdits aux croisières et autres navires. Les vols charters ont été interdits, de même que les vols commerciaux reliant les aéroports nord-américains aux aéroports de l’île, à l´exception de celui de La Havane.

Une chasse a ensuite commencé à l´encontre des navires transportant du carburant à Cuba afin de provoquer la paralysie des activités économiques et des services essentiels pour aggraver les difficultés de la population de l´île.

Quatre ans se sont écoulés et 240 mesures hostiles contre Cuba ont été appliquées, et ce sans qu´ait été prouvé qu’il y avait réellement eu une « agression sonique » à La Havane, a récemment souligné la sous-directrice pour les États-Unis du Ministère des Affaires Étrangères de l´île, Johana Tablada.

La diplomate a assuré que son gouvernement avait accordé la plus grande attention à la question, avec une ‘enquête criminelle approfondie’ à laquelle ont participé des professionnels de différents secteurs, tant médicaux que scientifiques.

Du côté nord-américain, a-t-elle rappelé, Cuba a coopéré avec le Bureau fédéral d´investigation (FBI), des fonctionnaires gouvernementaux et des experts médicaux.

La diplomate a désigné Mike Pompeo, d’abord comme directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), puis comme secrétaire d’État, parmi les promoteurs de ces décisions, et sous le prétexte de la fameuse « agression sonique ».

La main de la CIA était derrière la farce du dénommé Syndrome de La Havane, a assuré à son tour le général de division (retraité) Fabián Escalante, qui est également spécialiste des activités de cette agence nord-américaine contre Cuba et qui doit avoir un dossier volumineux dans les archives de Langley.

« Comment émettre une onde radio qui affecte certains et pas d´autres ? », a questionné l’expert au sujet des incidents décrits par des diplomates nord-américains.

Et c’est ce que confirme, en outre, un rapport du propre Département d’État des États-Unis récemment déclassifié, qui confirme l’absence de preuves permettant de lier Cuba aux mystérieux problèmes de santé signalés par les anciens fonctionnaires nord-américains sur l´île.

Ce rapport suggère que l’ordre de Trump de démanteler l’ambassade de La Havane début 2018, en réaction aux prétendues ‘attaques soniques’, a été une ‘réponse politique truffée de mauvaise gestion, de manque de coordination et de non-respect des procédures’.

Le fait de déclassifier ce rapport aujourd´hui n’est pas un hasard et cela marque un tournant dans la politique des États-Unis à l’égard de Cuba avec l’arrivée au pouvoir du démocrate Joe Biden.

Mais cela ne garantit pas que ceux qui étaient derrière le complot du dénommé Syndrome de La Havane cesseront leurs conspirations pour empêcher un dégel entre Washington et La Havane.

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