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La Bolivie mise sur la souveraineté alimentaire sans semences transgéniques

La Paz, 28 avril (Prensa Latina) Le gouvernement bolivien a abrogé le décret suprême 4232 pour l’utilisation de semences transgéniques, un débat qui se poursuit aujourd’hui entre ceux qui prônent l’augmentation de la production avec ces variantes et les défenseurs de la biodiversité. 

Le président Luis Arce a annoncé jeudi dernier l’abrogation du décret approuvé durant le régime de facto (2019-2020) et qui devait être applicable aux cultures de maïs, blé, soja et de la canne à sucre, considérées comme la matrice alimentaire du pays sud-américain, ainsi qu´à celle du coton.

Nous avons éliminé l´abus du précédent gouvernement de facto introduisant en un seul décret, sans trembler, toute la chaîne des semences transgéniques dans notre pays, dans le blé, le maïs, dans toutes les cultures, a déclaré Arce.

Une telle décision a suscité des controverses dans les médias, et notamment parmi les producteurs du département de Santa Cruz, principale région agricole de Bolivie, qui ont allégué que d’autres pays comme l’Argentine, le Brésil et le Paraguay utilisent des semences génétiquement modifiées depuis plus de dix ans.

Ils ont assuré qu’ils pourraient tripler leurs rendements annuels jusqu’à 12 millions de tonnes de céréales.

D’autre part, on retrouve les agriculteurs indigènes, ainsi que plusieurs institutions, qui ont rejeté l’usage de cultures génétiquement modifiées et ont souligné que, dans le cas du maïs, le pays andin-amazonien possède plus de 77 variétés, une source d’alimentation pour ses plus de 11 millions d’habitants qui risque d’être contaminée par des produits agrochimiques.

Des experts ont averti que si la production agricole devait augmenter, il serait nécessaire d’abattre davantage d’arbres. Selon le Centre de documentation et d’information, le taux de déforestation est de 300 milles hectares par an.

La défenseur du peuple (équivalent du défenseur des droits), Nadia Cruz, a quant à elle attiré l´attention sur l’équilibre entre la Terre Mère et les êtres humains. Au-delà d’un débat purement scientifique, « il faut qu´il y ait un débat sur la conception du monde des peuples, du mode de vie que nous, les peuples, adoptons en Bolivie », a-t-elle affirmé.

Cruz a ajouté que, malgré l’assujettissement à la modernité, il y a toujours en Bolivie ces valeurs et la tentative d’atteindre un équilibre.

De même, l’analyste environnemental Andrés Frías a assuré que les transgéniques constituaient une menace pour l’histoire des produits variés du pays car « ils contaminent l’environnement par l’utilisation d’autres pesticides « .

Dans des déclarations à la chaîne publique Bolivia TV,  Frías a salué l’abrogation du décret suprême 4232, une décision qui protége le patrimoine génétique agricole de la Bolivie, a-t-il affirmé.

La Constitution Politique de l´État interdit la production et la commercialisation d’organismes génétiquement modifiés et d’éléments qui nuisent à la santé et à l’environnement.

Par exemple, le glyphosate, un produit agro-toxique utilisé dans 85 % des cultures génétiquement modifiées, est très nocif pour la santé humaine, selon des études scientifiques et médicales approuvées par l’Organisation mondiale de la santé.

En outre, la constitution du pays sud-américain établit que l’État a l’obligation de « garantir la sécurité alimentaire par une alimentation saine, adéquate et suffisante pour l’ensemble de la population ».

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