Lima, 4 mai (Prensa Latina) La médecin péruvienne Edali Ortega a réclamé hier le respect de Cuba face à l’installation d’une affiche de publicité avec des insultes contre l’île, et ce dans le cadre d’une campagne anticommuniste en vue du second tour de l’élection présidentielle qui verra s’affronter le candidat de gauche Pedro Castillo et la candidate néolibérale Keiko Fujimori.
Ortega, diplômée à Cuba, a écrit un texte sur Facebook qui demande ‘des excuses pour cet affront à un peuple qui mérite avant tout le respect, et qui a bien mérité mon admiration’.
Elle ajoute qu’elle ne traitera pas de la situation de l’île, car celle-ci doit être analysée et jugée par les Cubains, « et non par ceux qui critiquent la paille dans l’œil d’autrui en ayant une poutre dans le leur », et encore moins « être utilisée pour les plus bas et les plus tordus appétits politiques ».
‘Oui, je vais parler de ce qui nous concerne, nous, au Pérou, un pays en crise morale, politique, sociale, économique et même sanitaire, avec un rapport officiel (à ce jour) de 1,8 million de cas et 61,500 morts’, manifeste-t-elle.
Elle note que dans son pays, il y a ‘beaucoup de personnes en situation de précarité et qui ont faim’ et estime que les Péruviens, et « en particulier ceux qui ont financé ces affichages lumineux insensés, nous devons sérieusement nous inquiéter de notre terrible situation et cesser de pointer du doigt vers d’autres latitudes, d’autant plus lorsqu’à la maison, nous n’avons pas de quoi être fiers ».
‘Nous n’avons pas besoin de sortir du Pérou pour trouver la pauvreté, la peur, la mort et le désespoir chez des dizaines, des centaines de milliers de Péruviens’, signale-t-elle en critiquant à nouveau les dépenses destinées auxdits affichages, « argent qui aurait pu être utilisé pour soulager cette situation ».
Ortega ajoute ensuite que Cuba signale 107.622 patients positifs à la Covid-19 et 654 morts (à ce jour) depuis le début de la pandémie, ce qui préoccupe profondément les Cubains, mais que l’île a également ‘cinq candidats vaccins développés qui ont passé les premières phases de leurs essais cliniques et compte actuellement deux d´entre eux en phase trois, Soberana 02 et Abdala, et est le pays latino-américain leader dans le développement de vaccins’.
‘Je vis fière et reconnaissante d’avoir été formée comme médecin à Cuba, d’avoir vécu 12 merveilleuses années là-bas, d’avoir tant appris de ses professeurs et de son peuple, de ses salles de classe et de ses rues, de pouvoir jouir de la vie de mon père, parce que c’est là qu’elle a été sauvée quand ici au Pérou on lui a dit de revenir dans un mois parce qu’il n’y a pas de place’ pour s’occupper de lui, explique-t-elle.
Edali Ortega évoque également les fois où le peuple cubain s’est comporté comme un véritable ami, en venant soutenir le Pérou dans des moments difficiles comme le tremblement de terre d’Áncash de 1970 et celui d’Ica en 2007, quand « j’ai eu le privilège de faire partie de la brigade médicale cubaine et d’être témoin du grand bien qui a été fait dans les hôpitaux de campagne » de mon pays.
Le texte de la médecin péruvienne se termine par un remerciement à Cuba pour l’espoir que représentent pour le monde les candidats vaccins de l’île contre la Covid-19.
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