Nations Unies, 18 mai (Prensa Latina) Cuba a averti à l’ONU que la promotion de la dénommée responsabilité de protéger peut être manipulée et utilisée de manière sélective à des fins politiques pour faciliter l’ingérence et des agendas tels que les changements de régime.
Elle est aussi souvent utilisée dans le but de disposer d’outils pour la subversion dans des pays tiers, généralement petits et en développement, a déclaré le représentant permanent de l’île auprès des Nations Unies, Pedro Luis Pedroso, par le biais de son compte Twitter officiel.
Mon pays appuie les efforts visant à prévenir les actes de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a souligné le diplomate en insistant sur le fait d’être attentif à l’utilisation de termes qui peuvent être manipulés à des fins politiques.
Tel est le cas de la dénommée « responsabilité de protéger », en tant que principe, car elle ne constitue ni un fondement ni un axiome du droit international, a-t-il indiqué.
Dans un système international aussi peu démocratique, il est essentiel de déterminer qui décide quand il y a besoin de protéger, qui détermine qu’un État ne protège pas sa population et qui détermine les modalités d’action et selon quels critères, a-t-il expliqué.
De même, a-t-il ajouté, il est très important de savoir comment éviter que le sujet ne soit utilisé à des fins interventionnistes.
C’est également ce qu’a déclaré la diplomate cubaine Indira Guardia dans son allocution à la ‘Séance plénière sur la responsabilité de protéger et la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité’.
Les efforts internationaux visant à prévenir les actes de génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique ou les crimes contre l’humanité, un objectif que Cuba a toujours partagé, doivent contribuer à renforcer les buts et principes de la Charte des Nations Unies, a-t-elle souligné.
De même, ils doivent être conformes au droit international, en particulier l’égalité souveraine, l’intégrité territoriale et l’autodétermination, a-t-elle précisé.
Plus de 15 ans après le Sommet du Millénaire, a-t-elle noté, la question de la responsabilité de protéger continue de préoccuper sérieusement de nombreux pays, en particulier les petits pays en développement.
Cette notion comporte de nombreuses ambiguïtés et contradictions, et il convient donc de reconnaître la prééminence des principes du volontariat, à la demande et avec le consentement des États, dans le contexte de ce que l’on appelle la responsabilité de protéger, a estimé la représentante cubaine à l’ONU.
‘Si l’intention est de prévenir, alors on devrait s’attaquer aux causes profondes de ces situations’, a-t-elle manifesté.
Elle a par exemple mentionné le sous-développement et la pauvreté, l’ordre économique international injuste, l’inégalité et l’exclusion sociale, la marginalisation, l’insécurité alimentaire et d’autres problèmes structurels qui sont à l’origine des conflits.
Actuellement, a-t-elle signalé, il est inapproprié de parler du renforcement de la mise en œuvre de la responsabilité de protéger, sans l’existence d’un consensus sur ses implications qui résoudrait les divergences d’interprétation et garantirait sa reconnaissance et son acceptation universelles.
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