Naypidó, 8 juin (Prensa Latina) Le Gouvernement d’Unité Nationale du Myanmar a lancé aujourd’hui une proposition de Constitution fédérale comme alternative à celle militaire de 2008, en vigueur dans ce pays asiatique par la voie violente depuis le coup d’État militaire du 1er février dernier.
Cette direction d’unité nationale, qui comprend des parlementaires de l’ancien gouvernement, des organisations ethniques armées et des membres de la société civile, met l’accent sur l’égalité des droits entre les États du Myanmar, qui auraient leur propre constitution et leurs propres pouvoirs législatifs et judiciaires.
Selon le texte, les États auront le droit d’utiliser la terre et les ressources, alors qu’ils recevront des revenus par le biais d’une répartition fiscale fédérale.
La Charte rejette la loi sur la citoyenneté de 1982, en vertu de laquelle seuls les descendants de groupes ethniques qui vivaient dans l’ancienne Birmanie avant la colonisation ont pleinement droit à la citoyenneté.
Cette législation a été utilisée pour exclure de nombreux musulmans et hindous, y compris ceux qui étaient auparavant citoyens à part entière.
Le nouveau document établit en outre qu’une armée fédérale et son budget seront sous contrôle démocratique, mais que chaque État aura sa propre armée et force de police au sein de celles de l’Union.
Il s’agit d’une rupture totale avec le système de sécurité politiquement indépendant sous le commandement de la junte actuelle, dirigée par le général Min Aung Hlaing.
La Charte aborde d’autres questions importantes telles que l’éradication de la dictature et de la violence sexuelle, le leadership politique collectif, l’égalité et la diversité, les droits des minorités, un système judiciaire juste et la séparation de la religion et de la politique.
Les membres du Gouvernement d’Unité attendent l’appui de la communauté internationale pour que l’initiative constitutionnelle puisse être adoptée.
D’autre part, la veille, s’est tenue dans la ville chinoise de Chongqing une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et la Chine, lors de laquelle la nécessité de mettre en œuvre le plan en cinq points élaboré fin avril pour réduire la violence au Myanmar a été réitéré.
Par ailleurs, les Nations Unies ont signalé aujourd’hui qu’environ 100 mille personnes ont été déplacées dans l’État de Kayah (sud-est du Myanmar) par la violence récente, y compris des ‘attaques aveugles des forces de sécurité’ contre des zones civiles.
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