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La Palestine unie contre l’occupation israélienne

La Havane, 22 juin (Prensa Latina) Les demandes adressées à Israël pour la cessation de son occupation des territoires palestiniens depuis 73 ans et le retour dans leurs foyers de millions de réfugiés et déplacés ont augmenté après la récente agression contre l’État arabe. Ces aspirations, ainsi que l’objectif de libération nationale, ont toujours été défendues par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et son leader Yasser Arafat, a déclaré dans une interview exclusive accordée à Prensa Latina l’ambassadeur de Palestine à Cuba Akram Samhan.

Le peuple milite pour un État indépendant et laïc, avec Gaza et la Cisjordanie en tant que territoires libres, y compris Jérusalem-Est comme capitale du pays, a-t-il souligné.

Après avoir manifesté que les réfugiés palestiniens avaient le droit de retourner dans leur lieu d’origine, il a signalé que « sur cette terre, nous avons tous notre place et nous pouvons y vivre en paix, d’autant plus que nous n’avons jamais été coupables des massacres commis par les nazis contre les Juifs ».

Il a souligné que « même si les Palestiniens « ont payé la facture », nous sommes des sémites comme les Hébreux, les Arabes et les Hébreux sont des sémites, les fils de Sem, un personnage mentionné dans la Bible et connu comme l’un des trois fils de Noé ».

Au sujet des causes qui ont conduit à une nouvelle vague de violence contre le peuple palestinien, le diplomate a expliqué que les dernières manifestations dans des endroits à Gaza et en Cisjordanie et aux frontières avec la Palestine  étaient motivées par la défense de Jérusalem.

Auparavant, le régime d’occupation a voulu prouver au monde, avec le soutien de l’ancien président nord-américain Donald Trump (2017-janvier 2021), que l’ensemble de Jérusalem – Est et Ouest – était la capitale éternelle du peuple d’Israël, ce que Ramallah n’accepte pas, a-t-il expliqué.

« Les Palestiniens ont réfuté cette approche puisqu’il a été démontré que Jérusalem-Est, avec sa population, son mur, sa ville sainte et son vieux Jérusalem, fait partie de l’histoire et de la culture du peuple palestinien », a-t-il manifesté.

Raison pour laquelle « Jérusalem est pour nous la capitale éternelle, et nous ne devons jamais accepter de parvenir à une solution au Moyen-Orient sans que le peuple palestinien et l’État palestinien n’aient Jérusalem-Est comme capitale », a-t-il déclaré.

« Un autre déclencheur du conflit israélo-palestinien a été le fait que les forces de Tel Aviv ont empêché cette année, pendant le mois de Ramadan (en avril), les fidèles musulmans et chrétiens de se rendre à Jérusalem-Est, qui fait partie de la Cisjordanie », a-t-il estimé.

Les démolitions et les tentatives d’expulsion des habitants du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, afin de céder leurs propriétés à des colons juifs, ont exacerbé encore plus l’exaspération de la population locale.

Un troisième incident ayant entraîné la mobilisation populaire a sans aucun doute été l’interdiction par Israël de la tenue des élections palestiniennes en mai dernier, a signalé le diplomate.

Pour l’ambassadeur Samhan, les affrontements avec l’agresseur israélien montrent que le peuple est uni, puisque les résidents de Gaza et de Cisjordanie, y compris au sein des points de contact avec les forces militaires israéliennes, sont venus à la défense de Jérusalem.

« Par leurs actions, telles que l’expulsion forcée d’une grande partie de la population autochtone de ses terres entre juin 1946 et mai 1948, les sionistes israéliens visaient à détruire l’identité du peuple arabe pour en imposer une autre ;  ils n’ont cependant pas réussi car la Palestine d’aujourd’hui est debout, avec sa culture et ses traditions », a-t-il manifesté.

En parallèle, il convient de noter qu’au milieu du génocide commis par Tel Aviv contre les Palestiniens, et dénoncé par les organisations humanitaires, Israël a imposé depuis près de 14 ans un blocus aérien, maritime et terrestre à Gaza, ce qui provoque la faim et la misère en privant la population d’une alimentation suffisante, a-t-il signalé.

Face aux bombardements, qui selon des sources palestiniennes ont fait plus de 280 morts, dont 65 enfants, femmes et personnes âgées, et de nombreux blessés, António Guterres a lui-même déclaré que « s’il y avait un enfer sur terre, c’était la vie des enfants à Gaza ».

« Outre les morts et les blessés causés sur le sol palestinien occupé par les violentes attaques, plus de 10 milles maisons ont été totalement ou partiellement détruites tandis que le nombre de réfugiés dans les écoles est d’environ 75 mille », a précisé l’ambassadeur.

Pour Samhan, malgré les ravages causés par Israël, soutenu par les États-Unis, « les Palestiniens ont gagné cette bataille parce que notre peuple est sorti uni contre l’agression du gouvernement sioniste », qui aspire à la judaïsante de la Cisjordanie, notamment celle de Jérusalem.

Selon des analystes, un tel processus suppose de transformer le paysage physique et démographique du territoire pour renforcer son caractère juif au détriment des autres communautés musulmanes et chrétiennes.

« Nous avons remporté un triomphe parce que, entre autres, le gouvernement des États-Unis envisage maintenant de réinstaller un consulat à Jérusalem-Est pour recevoir les Palestiniens. 

Autrement dit, ils reconnaissent que ce territoire ne fait pas partie d’Israël », a-t-il souligné.

D’autre part, ils s’opposent à l’annexion de la Cisjordanie grâce à la poussée populaire manifestée dans les communautés du pays arabe et ont décidé de rétablir leur contribution pour l’aide aux réfugiés palestiniens, a-t-il signalé.

Ce qu’on dit c’est que nous avons gagné la bataille, parce que nous avons complètement détruit l’approche de l’ancien président Trump, le soi-disant Accord du siècle, par la lutte du peuple palestinien qui réagit avec unité, a-t-il considéré.

Ce prétendu accord a été présenté le 28 janvier 2020 en tant que plan de paix de la Maison Blanche visant à régler le conflit historique entre Israël et la Palestine, alors que les experts politiques l’ont qualifié d' »escroquerie » en prétendant que les palestiniens l’accepteraient au détriment de leur souveraineté.

Samhan a constaté la solidarité essentiellement politique de Cuba à l’égard de la Palestine, tout en soulignant les liens amicaux et cordiaux entre le leader historique de la révolution cubaine Fidel Castro et Arafat.

Cuba, comme d’autres pays, a réitéré la nécessité de rechercher une solution globale, juste et durable au conflit israélo-palestinien, basée sur l’établissement de deux États, ce qui permettrait au palestiniens d’avoir un pays indépendant et souverain avec les frontières d’avant 1967.

Selon l’ambassadeur Samhan, ce que souhaite l’État arabe, avec plus de 13 millions d’habitants (à l’intérieur et à l’extérieur du pays) et un haut niveau d’éducation, c’est trouver une solution au problème avec Israël et vivre en paix, « d’une manière juste, humaine, sans jeter personne à la mer, ni être jeté dans le désert ».

*L’auteur est journaliste de la Rédaction internationale de Prensa Latina.

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