Lima, 19 juillet (Prensa Latina) Les groupes de pouvoir au Pérou prétendent continuer à gouverner malgré leur défaite aux élections, a averti hier la dirigeante progressiste Verónika Mendoza, alliée du président élu virtuel, Pedro Castillo.
‘Il est très clair qu’une fois de plus les groupes de pouvoir, l’économique en particulier, veulent gouverner sans avoir remporté les élections’, a déclaré la présidente du Mouvement Nouveau Pérou (NP).
Elle a précisé que ces secteurs mènent une campagne soutenue pour imposer comme ministres ceux qu’ils veulent et ‘donner le ton au futur gouvernement’.
De plus, selon Mendoza, ils font pression contre la future Assemblée constituante en alléguant qu’elle serait incompatible avec la démocratie et avec l’urgence sanitaire de la Covid-19, ce qui, a-t-elle assuré, est faux.
Les pressions dénoncées coïncident avec la menace de l’économiste Hernando de Soto contre la constituante, qui est d’activer des pressions internationales pour empêcher le Pérou de se « convertir au communisme » sous le gouvernement de Castillo.
‘Il n’y a rien de plus démocratique que de consulter le peuple souverain pour savoir s’il veut ou non une nouvelle Constitution. Il faut rappeler à ces messieurs qu’en démocratie, c’est le peuple qui commande. Nous ne sommes plus au temps de la colonie où une petite élite décidait au nom de ses sujets ce qui était bon et ce qui ne l’était pas’, a déclaré la dirigeante de Nouveau Pérou.
Elle a indiqué que, tout en accélérant la vaccination contre le virus, la constituante aurait un contenu de retrouvailles et de dialogue qui prendrait plusieurs mois.
« Quoi de mieux pour commémorer le bicentenaire de l’indépendance du Pérou que de sceller un nouveau pacte social en démocratie et dépasser la Constitution de la dictature? », a-t-elle questionné.
Elle a réaffirmé l’engagement de faire avancer le processus de changement et de veiller à ce que l’urgence sanitaire et économique soit prise en compte, ainsi que de faire avancer le processus constituant, inéluctable et incontournable en raison de la grave crise qui exige de concrétiser la promesse de changement.
Elle a ajouté qu’en raison de la stratégie putschiste du fujimorisme et de ses sbires, le Pérou n’a pas encore de président proclamé, alors que NP et Castillo ont discuté de l’orientation du gouvernement et sont prêts à participer à la nouvelle administration.
Mendoza a ajouté que le nouvel exécutif doit être un interlocuteur et un coordinateur, tout en tenant sa promesse de changement.
Décrivant la crise politique péruvienne, elle a déclaré que le Pérou fête le bicentenaire d’une indépendance tronquée, qui a libéré seulement une poignée de personnes, et vit l’issue d’une crise multiple dans laquelle il a eu quatre présidents en moins de cinq ans, et à quoi s’est ajoutée la grave crise sanitaire.
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