Santiago du Chili, 22 juillet (Prensa Latina) L’Amérique latine et les Caraïbes est aujourd’hui la région la plus endettée du monde avec 56,3 pour cent de son produit intérieur brut (PIB) engagé, a rapporté la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal).
Sur la question, la secrétaire exécutive de cet organisme, Alicia Bárcena, a précisé que le paiement du service de cette dette équivaut à 59 pour cent des exportations latino-américaines, situation freinant les progrès économiques du continent.
‘Ces niveaux d’endettement réduisent la marge de manœuvre budgétaire et mettent en péril la reprise et la croissance future. Dans le cas des petits États insulaires des Caraïbes, la situation est encore plus insoutenable, puisque dans certains cas le niveau de la dette publique dépasse 100 pour cent du PIB’, a-t-elle précisé.
Face à ce défi, la Cepal a proposé une nouvelle architecture financière internationale pour répondre à l’urgence et au développement de la région et a estimé qu’un forum multilatérale était nécessaire pour débattre des conditions d’émission de nouvelles dettes et de leur restructuration.
La situation latino-américaine demande également une agence multilatérale de notation de crédit, l’inclusion des pays à revenu intermédiaire dans toutes les initiatives d’allégement et d’accès aux liquidités, qu’elles soient concessionnelles ou non concessionnelles, et la mise en place d’instruments de financement innovants.
Il faut en outre capitaliser et renforcer les banques de développement à tous les niveaux, mettre en place des mécanismes d’application de la fiscalité mondiale, éliminer l’évasion, la fraude et les flux illicites et repenser le système de coopération pour arriver à une mesure au-delà du PIB par habitant, a indiqué l’entité.
La Cepal note également qu’avec une contraction de 6,8 pour cent en 2020, la plus forte en 120 ans, 38,3 millions de personnes infectées et 1,29 million de morts, l’Amérique latine est la région de la planète la plus touchée par la pandémie de Covid-19 en termes sanitaires et économiques.
La pauvreté et l’extrême pauvreté ont augmenté de 33,7 % (209 millions de personnes) et 12,5 % (78 millions), respectivement, tandis que la fermeture de 2,7 millions d’entreprises a porté le taux de chômage à 10,7 % l’année dernière.
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