Guatemala, 23 août (Prensa Latina) La Commission de la liberté de la presse de l’Association des journalistes du Guatemala (AGP) a dénoncé aujourd’hui des menaces du gouvernement contre l’exercice de la profession.
Selon l’AGP, ces menaces sont comprises dans les réformes du décret gouvernemental 6-2021 annoncées la veille par le Conseil des ministres, après l’échec de l’examen du texte par le Congrès de la République à trois reprises.
Le président Alejandro Giammattei prétend museler les médias et censurer les critiques incessantes à son encontre et les voix qui s’opposent à l’approbation de l’État de Calamité, a déclaré l’Association dans un communiqué.
Selon le texte, en invoquant la Loi d’Ordre Public, le gouvernant a glissé une menace en assurant ‘qu’ils sont obligés d’éviter les publications qui peuvent causer la confusion ou la panique ou aggraver la situation’, en référence à la crise sanitaire par la Covid-19.
Cette mesure désespérée, a affirmé l’AGP, ne vise qu’à réduire les nombreuses et croissantes critiques dont il fait l’objet pour sa gestion désastreuse de la pandémie, les actes présumés de corruption dans lesquels il serait impliqué et sa possible manipulation du système judiciaire, notamment concernant la désignation de la Cour constitutionnelle et le blocage des enquêtes au sein du ministère public.
‘Giammattei oublie que la liberté d’expression n’est pas soumise à la censure préalable ni à l’autorisation de gouvernements autoritaires, comme l’un de ceux qu’il cherche à imposer’, a dénoncé l’AGP, tout en avertissant la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’Homme des mesures dictatoriales imposées sous son mandat depuis janvier de l’année dernière.
Elles portent atteinte aux droits fondamentaux tels que la liberté d’expression, la liberté de manifestation et la liberté d’association, a expliqué l’Association.
Le chef d’État a annoncé vendredi 13 août un décret d’État de Calamité Publique pour prétendument atténuer la hausse des cas de Covid-19, avec des chiffres maximaux qui frôlent les six mille cas par jour..
Des organisations civiles, indigènes, paysannes et des partis d’opposition ont également critiqué les dispositions limitant la liberté d’expression et favorisant l’achat d’intrants pour faire face à la maladie et à la situation des hôpitaux, alors que le parlement monocaméral a approuvé l’an dernier un budget de plusieurs millions de dollars à l’exécutif à ces fins.
Depuis la fin du mois de juillet, une coalition de forces dirigées par les autorités ancestrales des peuples Xinca, Maya et Garifuna exerce des pressions sur Giammattei, avec des blocages et des manifestations dans différentes régions du pays pour obtenir sa démission.
peo/mgt/mmc/gdc