Port-au-Prince, 4 octobre (Prensa Latina) La grève organisée par plusieurs secteurs contre l’insécurité croissante en Haïti a ralenti aujourd’hui les activités dans la capitale, avec notamment la diminution du transport collectif, et ce alors que commerces et écoles restent fermés.
La Fédération protestante n’a pas ouvert ses institutions, à l’exception des centres de santé, pour dénoncer l’assassinat du diacre Sylner Lafaille, assassiné aux portes de la première église baptiste de Port-au-Prince, à quelques mètres du Palais national.
Les faits se sont produits le 26 septembre dernier, lorsque des individus armés sont entrés dans le temple, ont enlevé l’épouse du religieux et ont ouvert le feu sur les fidèles. Certains d’entre eux ayant dû être soignés pour blessures par balle.
À la grève se sont joints le secteur des transports et celui de la sous-traitance, qui ont également dénoncé l’inflation et la crise économique, ainsi que la gestion de la situations des personnes déplacées dans le pays par la violence des bandes armées.
Les organisations de défense des droits de l’Homme ont rapporté que les enlèvements ont augmenté de 300 % dans le pays, tandis que la guerre ouverte entre gangs a contraint plus de 19 000 personnes à quitter leurs foyers à l’entrée sud de la capitale.
Dans un contexte défavorable, plusieurs voix ont demandé la démission du directeur de la police, Léon Charles, qu’elles réclament en raison de l’incapacité des forces de l’ordre à combattre les gangs.
Suite à l’enlèvement du pasteur Jean Mary Feret Joseph, survenu la veille à l’église de Delmas 29, l’association des ingénieurs et architectes solidaires en Haïti a également exigé la démission de Charles en dénonçant le fait que la sécurité dans le pays est de plus en plus précaire.
‘Les groupes armés, bénéficiant de la complicité de certaines autorités politiques et économiques, se multiplient dans tout le pays, notamment dans la capitale haïtienne’, ont déploré les professionnels.
Pour sa part, l’avocat et porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire, André Michel, a également demandé la démission du chef de la police en l’accusant de ‘jouer avec les criminels’.
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