Moscou, 26 janvier (Prensa Latina) Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré aujourd’hui que son pays prendrait les mesures nécessaires si l’Occident poursuivait sa course agressive et ne répondait pas de manière constructive aux propositions du Kremlin en matière de garanties légales de sécurité.
Les États-Unis ont assuré à la Russie qu’ils donneraient leurs réponses cette semaine, a expliqué le fonctionnaire lors de son intervention à la séance plénière de la Douma d’État (chambre basse du parlement russe) de mercredi sur Government Hour.
Toute décision « doit être fondée sur le fait que la sécurité de la Russie et de ses citoyens est une priorité inconditionnelle et sera protégée de manière fiable en toutes circonstances ».
M. Lavrov a souligné que Moscou ne laisserait pas l’Occident liquider ses initiatives dans des discussions sans fin. En fonction des réponses et en collaboration avec d’autres ministères, les prochaines étapes seront soumises à l’examen du président Vladimir Poutine.
Il a déclaré que la stratégie consistant à prolonger les discussions sur les documents soumis par la Russie « est clairement visible, notamment dans les tentatives d’abandonner toute cette question au sein de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ».
Selon le ministre russe des affaires étrangères, une telle intention se manifeste également dans les appels persistants de l’Union européenne (UE) à donner à la Russie une place dans ces discussions, ce que « nous ne permettrons pas, nous ne laisserons pas notre initiative être laminée ».
Il a rappelé que lors de la rencontre à Genève le 21 janvier avec le secrétaire d’Etat des EU Anthony Blinken, ce dernier avait confirmé le fait que Washington enverrait à Moscou « dès cette semaine, des réponses écrites article par article », expliquant la position de son pays.
Le 17 décembre, Moscou a publié deux projets d’accords possibles sur des engagements de sécurité juridique à long terme pour les États-Unis et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Les documents demandent des garanties aux pays de l’Alliance atlantique dans le but de contenir l’élargissement du bloc vers l’est et d’éliminer la possibilité d’adhésion à l’OTAN de la part des anciennes républiques soviétiques, notamment l’Ukraine.
La non-approche de l’OTAN des frontières de la Russie, l’inadmissibilité de son expansion vers l’est, la non-apparition d’armes menaçant sa sécurité dans les pays voisins, y compris l’Ukraine, et la non-conduite de manœuvres provocatrices dans son voisinage sont quelques-unes des exigences qu’elle mettra sur la table du dialogue.
Entre autres points, la proposition stipule que la Russie et les États-Unis conviendraient de ne pas utiliser le territoire de pays tiers pour préparer des offensives ou mener des actions armées au détriment des intérêts fondamentaux de sécurité de l’autre partie.
Elle appelle à l’élimination de toute infrastructure disponible pour le déploiement d’armes nucléaires en dehors du territoire des deux pays et à l’interdiction de former du personnel militaire et civil de pays non dotés d’armes nucléaires à leur utilisation.
« Les parties ne mèneront pas d’exercices et d’entraînements militaires, y compris l’élaboration de scénarios de guerre pour l’emploi d’armes nucléaires », note le document.
En outre, Moscou exhorte Washington à renoncer réciproquement au déploiement d’armes nucléaires en dehors de son territoire national et à rapatrier celles déjà déployées.
La demande établit l’engagement de Moscou et de Washington à ne pas étendre les missiles terrestres à moyenne et courte portée dans d’autres pays ou dans des zones de leur territoire à partir desquelles il serait possible d’atteindre l’autre partie.
jcc/rgh/mml