Ankara, 8 février (Prensa Latina) Les autorités turques ont accusé aujourd’hui la Grèce d’avoir expulsé plusieurs bateaux de ses eaux territoriales le jour où les garde-côtes d’Ankara ont secouru des dizaines de migrants sans papiers en mer Égée.
L’incident s’avère un nouveau chapitre dans un conflit de longue date entre les deux pays et intervient dans un contexte d’accusations concernant la mort de près de 20 personnes dans la région.
Le nombre d’émigrés secourus au large des côtes des districts turcs de Bodrum et de Datca, dans la province ouest de Mugla, est passé à 95 aujourd’hui, selon le journal Daily Sabah.
Les garde-côtes ont confirmé que les sans-papiers avaient été emmenés au port et remis aux autorités d’immigration.
Il y a quelques jours, Ankara a confirmé la découverte de 19 cadavres gelés près de la frontière avec la Grèce.
Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière qu’il manifesterait « les pratiques d’expulsions de la Grèce dans la zone frontalière », tandis que le ministère de la défense a appelé Athènes à mettre fin à ses « pratiques inhumaines aux frontières terrestres et maritimes ».
D’autre part, le porte-parole du gouvernement grec, Giannis Oikonomou, a dénoncé l' »instrumentalisation » des émigrés par Ankara en qualifiant les accusations d' »infondées et fausses ».
L’Organisation internationale pour les migrations a dénombré au moins six décès en 2021 sur la route migratoire terrestre qui relie le pays à l’Union européenne (UE), mais le gouvernement grec nie toute responsabilité dans ces événements.
Ankara et Athènes sont au centre d’un différend anthologique qui englobe d’autres aspects des relations bilatérales et qui a atteint son apogée l’année dernière en pleine pandémie de Covid-19.
Outre la crise migratoire qui a conduit des milliers de sans-papiers dans des situations dangereuses à la frontière commune, des questions culturelles, religieuses, économiques et historiques pèsent également sur la relation bilatérale.
En 2021, le contrôle des ressources pétrolières de la mer Méditerranée était au centre du litige et maintenait la région dans un contexte d’instabilité qui a poussé l’UE et d’autres organisations à intervenir afin de désamorcer la situation.
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