Par Bernard Martinez et Christian Huart
Les habitants du lieu-dit de la Gran Piedra faisant partie de l’agglomération de Santiago vont voir une amélioration considérable de leurs conditions de vie grâce aux travaux financés par plusieurs entités, la Fondation EDF, le SIAAP, l’association France Cuba aux côtés de Cuba Coopération.
[Article original publié le 20 janvier 2021 et disponible sur le site de CubaCoop]
Le Site est considéré comme l’un des plus importants cadeaux de la nature dans l’Île. Situé dans la Sierra Maestra, outre l’énorme pierre internationalement connue, une flore et une faune très riche, un beau paysage chargé d’histoire ainsi qu’une importante réserve économique agro-forestière et touristique. À quelques 26 kilomètres à l’est de Santiago, la Gran Piedra culmine à 1 225 m et surplombe un dense réseau de plantations de café franco-haïtiennes.
En 2002, l’Unesco a inscrit l’ensemble des propriétés dans la liste des Paysages archéologiques du patrimoine de l’Humanité.
Là-haut, un énorme bloc rocheux d’origine volcanique, de 51 mètres de longueur, 25m de hauteur et 30m de largeur, dont le poids est estimé à environ 60.000 tonnes, surplombe le paysage environnant.
Peu de merveilles connaissent un environnement aussi extraordinaire, comme c’est le cas de la Gran Piedra.
Il y reste encore de nos jours plus de cent ruines de propriétés franco-haïtiennes consacrées autrefois à la production de café. Comme nous nous en sommes fait l’écho ici même, nombre d’entre elles ont été réhabilitées avec le soutien de l’Europe, de l’UNESCO, de la Fondation Malongo et bien évidemment de l’état cubain.
Vue panoramique du haut de la Gran Piedra
Le pourquoi du projet :
Il s’agit de maintenir sur place la communauté de la Gran Piedra en lui donnant un minimum de confort.
La communauté se compose d’une quarantaine d’habitations regroupant une centaine d’habitants dont une trentaine d’enfants.
Du fait de son implantation géographique, la communauté se trouve très isolée.
Le village est alimenté en eau par une petite source, captée par une canalisation en mauvais état allant jusqu’au village. Cette source se tarit en période de sécheresse, entre 4 et 6 mois par an. Les villageois doivent alors s’alimenter à l’aide de bidons dans un puits dont la pompe est en panne depuis 6 ans. Il est situé à 400 m en contrebas et son accès est périlleux.
Chemin d’accès au puits
Sur le plan électrique, une seule ligne moyenne tension alimente le village depuis le bas de la montagne. L’ouvrage est soumis aux aléas climatiques et la végétation bordant la route sinueuse et escarpée s’abat souvent sur la ligne et barre le chemin. La communauté se trouve ainsi isolée et sans électricité durant des jours, semaines ou mois.
Lors du précédent ouragan Irma, la communauté est restée sans électricité durant plus de 3 mois et inaccessible en véhicule durant plusieurs semaines. De ce fait, l’école (pour une vingtaine d’enfants) a dû fermer et tous les enfants dès l’âge de 5 ans ont été scolarisés en internat.
En fonction de la promesse des travaux elle a été à nouveau ouverte lors de la dernière rentrée.
Ces travaux estimés à 70 000 € font l’objet d’une mutualisation des organismes, aux côtés de Cuba Coopération France, à savoir le SIAAP, la fondation EDF, l’association France-Cuba.
Réunion sur place
1ère phase du projet :
Sécurisation de l’alimentation en eau : Le puits, dont il a été question plus haut, sera réhabilité et équipé d’une pompe immergée. L’alimentation électrique de la pompe sera mixte : alimentée par des panneaux solaires d’une part et par le réseau électrique d’autre part.
Cette pompe relèvera l’eau du puits jusqu’à un réservoir souple provisoire de 25m3 situé dans le haut du village. Cette solution technique permet de pomper, priorité donnée aux panneaux solaires durant la journée.
En cas de temps couvert, la nuit ou en cas de nécessité, le réseau électrique peut aussi prendre le relai pour le pompage.
Le réservoir sera également alimenté gravitairement par la source avec le remplacement de la conduite. Provisoirement les habitants pourront recueillir l’eau au réservoir.
Une électrification par panneaux solaires : Pour chaque lieu collectif. Seront mis en place des panneaux avec un système de batterie. Ceci afin de maintenir le courant dans les périodes d’ouragan ou de cyclone ou quand le courant est coupé par le vent ou d’autres raisons.
Quatre lieux sont retenus : le dispensaire, l’épicerie, qui tient aussi lieu de pharmacie, l’école et la salle de réunion communautaire.
Ces équipements ont pour objet de garantir une sécurisation permanente de l’alimentation en eau potable et une sécurisation d’alimentation en électricité.
La phase 2, qui concernera l’assainissement, elle devra être entreprise dès la fin de la phase 1, afin de pouvoir recueillir les eaux distribuées dans le cadre de la phase 3.
Chemin d’arrivée dans la communauté
Le PEHD nécessaire à l’opération (Poly Éthylène Haute Densité) sera prélevé sur le surplus des granulats affectés à Cayo Granma et à Santa Clara. Il ne resterait donc à financer que l’épuration.
Une somme de 30 000 € sera inscrite sur la demande de subvention 2021 au SIAAP.
La phase 3,verra l’installation du réseau de distribution de l’eau et l’alimentation des 40 maisons abritant la communauté.
Le PEHD étant lui aussi prélevé sur le surplus des granulats prévus pour Cayo Granma et Santa Clara, il ne restera à financer que le filtre général et les filtres chez les particuliers.
À la Gran Piedra comme ailleurs, l’eau c’est la vie . . .
La source située au-dessus de la communauté
Le puits en contrebas