Bogota, 22 février (Prensa Latina) L’arrêt de la Cour constitutionnelle de Colombie dépénalisant totalement l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse est qualifié aujourd’hui d’historique et de grande réussite pour les femmes de ce pays.
Lors des déclarations à Prensa Latina, l’activiste féministe Juliana Martínez Londoño a exprimé que les femmes et les filles colombiennes célèbrent cette décision du fait que cette dernière place le pays à l’avant-garde en l’Amérique Latine en matière de droits des femmes.
Et cela s’inscrit dans une lutte historique à l’initiative du mouvement féministe dans le pays depuis la décennie de/les années 1970, a mis en valeur la docteure en sciences humaines et sociales et titulaire d’un master en genre et diversité.
« Beaucoup des changements se sont produits grâce à des féministes qui ont toujours pensé à accorder plus de libertés aux femmes », a souligné Martínez.
Par ailleurs, Laura Castro, coordinatrice de « La Mesa por la Vida y la Salud de las Mujeres », organisation qui se trouve à l’origine du mouvement Causa Justa (Cause Juste), a détaillé à Prensa Latina que la Cour Constitutionnelle avait adopté ce lundi la dépénalisation de l’avortement jusqu’à 24 semaines de gestation.
Après cette semaine, les femmes pourront poursuivre leur accès à l’interruption volontaire de grossesse pour les mêmes motifs que ceux mis en place depuis l’arrêt C-355 de 2006, a-t-elle souligné.
Ledit arrêt, également considéré un succès à l’époque, dépénalise partiellement l’avortement en trois cas spécifiques : accès charnel violent ou acte sexuel abusif, malformation du fœtus l’empêchant de vivre de manière optimale en dehors de l’utérus et risque pour la santé de la mère.
Aujourd’hui est un jour historique pour les droits des femmes, puisque avec cela (ledit arrêt) a été reconnu notre droit à décider et, voire, c’est un pas vers la reconnaissance de notre plaine citoyenneté. Néanmoins, par le biais de Causa Justa nous continuons à plaider pour la dépénalisation totale de cette pratique via l’élimination du délit de l’avortement du code Pénal.
«Dès le mouvement Causa Justa nous seront attentives au fait que le Congrès fasse un débat ouvert, démocratique et surtout respectueux des droits des femmes, les normes de la Cour constitutionnelle et les droits des femmes concernant l’interruption volontaire de la grossesse », a-t-elle insisté.
Le code Pénal colombien dans son article 122 manifeste que toute femme ayant recours à l’interruption de grossesse o permettant à une autre personne de la provoquer est passible d’une peine de prison comprise entre 16 et 154 mois.
De plus, ledit code indique que l’individu réalisant la conduite énoncée ci-dessus avec la volonté de la femme sera condamné de la même façon.
Selon le rapport « La criminalisation de l’avortement en Colombie » de l’organisation la Mesa por la Vida y la Salud de las Mujeres, chaque année environ 400 cas sont amenés devant la justice, la plupart des femmes jugées pénalement pour pratiquer l’avortement sont des adolescentes et des filles en situation de vulnérabilité.
En effet, 12.5% des cas d’avortement poursuivis par la justice colombienne correspondent à des femmes âgées entre 14 et 17 ans ; et 24% des cas aboutissant à des condamnations, correspondent à des mineures, a ajouté le groupe.
jcc/ssa/jha/otf