jeudi 10 octobre 2024 |
Prensa Latina - Qui sommes nous

| Contacter avec Prensa Latina

Agence d'information Latino-américaine
Édition française
Search
Close this search box.

Mission La « Gran Piedra »

Par Bernard Martinez

Après plus de 2 ans sans pouvoir donner suite à ce beau projet, cette mission débute de manière un peu chaotique, puisqu’au dernier moment 2 bénévoles de la Fondation de Groupe EDF sont positifs à la Covid 19. C’est donc avec Clément Odin que nous décidons tout de même de partir pour mener à bien cette mission reportée à plusieurs reprises.

[Article original publié le 12 juin 2022 et également disponible sur le site de CubaCoop]

A Santiago, nous sommes reçus à la Maison de l’Historien de la Ville de Santiago pour une réunion de coordination avant de débuter le chantier.

Nous partons le lendemain pour la communauté de La Gran Piedra. Nous réunissons les villageois dans la salle commune. Ils semblent perplexes. En effet, cela fait plus de 4 ans que nous sommes venus pour les premières visites et sans doute se demandent-ils ce que, une fois de plus, nous venons faire…

Nous prenons possession de notre hébergement. Nous sommes logés dans une petite maison du village prêtée par une dame qui habite Santiago. Même si le confort est précaire, c’est l’idéal pour nous d’être directement sur le lieu de travail et d’éviter ainsi les trajets. C’est aussi la meilleure option pour s’intégrer à cette communauté.

D’entrée, nous sommes confrontés aux difficultés quotidiennes de cette communauté. C’est la pleine période de sécheresse depuis 2 mois. Il faut aller chercher l’eau à dos de mulet dans des bidons. Nous avons droit à un bidon d’une centaine de litres d’eau. Nous apprenons à économiser cette eau si précieuse. Viennent aussi les coupures journalières d’électricité en milieu de matinée et jusqu’à 18 h environ. Ceci pour économiser le combustible. Ce sont 3 groupes électrogènes qui fournissent le courant. L’un est en panne. Evidemment, en cas d’ouragan, les groupes ne sont plus alimentés en gas-oil, ce qui peut durer plusieurs semaines, compte-tenu de l’isolement du village situé dans la Sierra Maestra, à 1200 m d’altitude.

Après un inventaire du matériel arrivé par container, Clément et moi commençons le chantier. Priorité est donnée à l’alimentation de la pompe. Pour la pose des panneaux, au début, les hommes de la communauté nous regardent, puis nous aident à porter les panneaux, puis à les poser sur leurs châssis. La confiance s’est installée, on s’entraide, on discute, on rit, on fait la pause café. C’est un beau travail d’équipe.


Les cubains apprennent très vite ! 

Pour la pose de la conduite d’eau et du câble électrique de la pompe, une équipe de travailleurs de la CAUCE (compagnies des eaux) vient nous prêter main forte pour enfouir ces canalisations. Heureusement et, chose rare, ils ont mis à disposition un tractopelle, ce qui va faciliter grandement notre chantier. Tout le monde y met du sien et la pose du câble et de la conduite d’eau est réalisée dans les meilleures conditions. Mais c’est tout de même physique car il faut passer les 200 m du câble électrique dans un fourreau de protection.

Pour des questions de pièces manquantes, le réservoir d’eau de 25 m3 sera installé et raccordé la semaine suivante. Il sera raccordé au réseau existant, pas en très bon état mais, au moins, c’est de l’eau en permanence et un meilleur confort de vie pour les habitants, ainsi que pour les mules qui nous ont adressé un petit clin d’œil…




 

Chargées comme des … mules ! 

Après quelques problèmes d’ordre technique et de matériel, nous arrivons tout de même à terminer cette installation cruciale pour la communauté. Le lundi suivant, arrive Dominique LCATA pour nous prêter main forte. Patrick ROUSSET, notre 4ème bénévole, toujours positif à la Covid, ne pourra malheureusement pas nous rejoindre.

Nous terminons la pose du câble de la pompe. Nous installons ensuite des panneaux solaires permettant d’alimenter en permanence en électricité 4 maisons que nous avons considérées comme prioritaires : la bodega (petite épicerie d’ État où l’on trouve un peu d’alimentation et les produits de première nécessité gratuits ou à petit prix grâce à la libreta), la petite école, la salle de réunion et d’activité, ainsi que la maison du médecin et de l’infirmière qui sert de lieu de regroupement en cas d’ouragan (un médecin et une infirmière pour 110 habitants !).

Ces installations permettront d’avoir une alimentation électrique fiable permettant de brancher frigos et congélateurs ainsi que téléphones portables durant les coupures dues aux ouragans. Ce qui peut durer plusieurs semaines. Une équipe de 2 hommes nous accompagne et réalise la pose de la dernière installation. En effet, ils doivent être en mesure de réparer ou d’assurer la maintenance de ces installations après notre départ.


Le chantier terminé, nous sommes reçus dans la salle d’activité pour les discours de remerciements suivis d’une grande fiesta où tout le monde danse, les jeunes comme les anciens, le tout accompagné de la traditionnelle caldosa, mijotée toute l’après-midi, pour ce grand moment fraternel.

Au petit matin, nous repartons, satisfaits du travail accompli. Toute la communauté est là et c’est un grand moment d’émotion. Car la plus belle récompense est de voir les sourires et la joie sur tous les visages et de recevoir ces accolades franches et sincères au moment du départ. « Revenez nous vite » nous lancent les villageois !

Il faut ajouter que La Gran Piedra est un site touristique reconnu au niveau national pour la beauté de ses paysages, l’aspect historique et patrimonial des sentiers du café et la curiosité de cet énorme caillou de 60 000 tonnes, posé au sommet.

La Gran Piedra est inscrite par l’Unesco dans la liste des Paysages Archéologiques du Patrimoine de l’Humanité.

Notre projet attire l’attention de la télévision de Santiago. Nous sommes interviewés. Le reportage sera diffusé au niveau national. https://fb.watch/clxmfchW-o/

Il reste à présent les 2 dernières étapes du projet à réaliser : la pose d’un réseau d’eau potable qui remplacera le vieux réseau rapiécé de partout.

… Et lorsque l’on apporte de l’eau, il faut penser au traitement des eaux usées pour ne pas contaminer les sous-sols et la nappe phréatique. Mais pour continuer, il manque des pièces, notamment des brides pour le raccordement des branchements en polyéthylène, impossibles à trouver en ce moment à Cuba. Le chef de chantier espère pouvoir terminer avant la fin d’année.

Encore une fois, un des effets indirects du blocus des USA touche dans les moindres détails et complique la vie quotidienne de tous les Cubains.

A suivre… pour la poursuite du projet qui sera pris en charge et suivi par le collectif Eau et Assainissement de Cuba Coopération France.

Rappelons que l’association France Cuba participe également au financement du réseau d’assainissement à hauteur de 12 000 €.

Merci à Clément et Dominique pour leur motivation et leur grosse implication, à Sandra qui nous a préparé de bons petits repas avec les moyens du bord, et à Robert Capozzella de la Fondation de Groupe EDF, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette mission.

Bernard MARTINEZ

Cuba Coopération France

Portfolio





Dominique : La tranchée et pose des canalisations 







Clément : especialista del café cubano ! 








Pause café avec les villageois  








Raccordement électrique de la pompe  








Sandra en cuisine  








Clément : la pose du câble sous fourreau 

 
EN CONTINU
notes connexes