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Le Sénat haïtien demande de révoquer la demande d’intervention militaire

Port-au-Prince, 10 octobre (Prensa Latina) Le Sénat haïtien a demandé que l’on revienne sur la demande du gouvernement concernant le déploiement immédiat de troupes étrangères pour sécuriser un corridor humanitaire, selon un document rendu publique lundi.

Dans une résolution signée par neuf des dix sénateurs dont le mandat est toujours en vigueur, les parlementaires ont encouragé l’Office national de protection des citoyens à travailler avec les organisations de défense des droits de l’homme pour permettre le transport de carburant depuis le terminal de Varreux, bloqué à présent par des bandes armées.

Les législateurs ont de même exhorté les forces politiques, sociales et économiques à trouver un consensus pour résoudre la crise en demandant au gouvernement de revenir sur le retrait de la subvention aux carburants qui a doublé le prix officiel de l’essence et augmenté considérablement le diesel à un moment où il y a de graves pénuries.

La demande du Sénat fait suite à la demande officielle du gouvernement à la communauté internationale de déployer des forces spécialisées capables de contenir les gangs, près d’un mois après que la fédération du G-9 et ses alliés aient limité l’accès au terminal de Varreux, qui stocke 70 % du carburant du pays.

Le blocus efficace des gangs a entraîné la fermeture d’hôpitaux, de stations d’épuration, d’entreprises et de commerces, alors que la reprise de l’année scolaire était une nouvelle fois reportée.

Dans un contexte pareil, le Conseil des ministres a estimé qu’il était impératif d’éviter l’asphyxie complète de l’économie en exprimant la nécessité de créer un climat favorable aux élections générales, d’après la résolution du cabinet.

Selon les autorités, cette mesure vise à éviter une crise humanitaire de grande ampleur, surtout après la soudaine résurgence du choléra et la détérioration accélérée de la situation sécuritaire, rapporte un numéro spécial du journal officiel Le Monitor.

La demande de troupes a suscité de nombreux reproches au sein du pays parmi les organisations et les personnalités qui rappellent les échecs des interventions passées.

« C’est une honte nationale qu’en 2022 nous attendions impatiemment l’invasion internationale, au lieu de travailler à trouver un consensus suffisant pour aller de l’avant », a déclaré Fritz Alphonse Jean, économiste et président par intérim d’un éventuel gouvernement de transition proposé par un groupe d’opposition.

De son côté, l’ancien sénateur et leader du parti Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse, a souligné que le premier ministre n’avait aucune légitimité pour prendre cette décision, puisqu’il a été nommé deux jours avant l’assassinat du président Jovenel Moïse et qu’il n’avait pas été ratifié par le parlement.

En parallèle, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a encouragé le Conseil de sécurité des Nations Unies à examiner d’urgence la demande d’Haïti de déployer une force armée internationale spécialisée pour faire face à sa crise humanitaire.

Les troupes devraient être chargées, entre autres, « d’assurer la libre circulation de l’eau, du carburant, de la nourriture et des fournitures médicales », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’organisme mondial.

jcc/jf/ane

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