Le diplomate d’origine vénézuélienne a commenté à Prensa Latina qu’après la tentative de désintégration subie en 2018, certains facteurs politiques ont maintenant convergé pour donner un second souffle au processus sud-américain.
Urbina a rappelé que l’Unasur était devenue une organisation internationale enregistrée auprès des Nations unies et que, malgré les efforts déployés pour la détruire, elle est restée en vigueur tout au long de son existence.
Bien que certains de ses membres se soient retirés du bloc, cela n’a pas impliqué sa disparition en raison d’une décision du gouvernement vénézuélien, en tant que pays responsable de la sauvegarde et de la protection de son patrimoine.
Après le départ de l’Équateur en 2019, le bâtiment destiné à être le siège de l’Unasur, situé en plein milieu du monde, a été abandonné et la représentation juridique dirigée par Urbina s’est chargée de la sauvegarde des biens patrimoniaux, désormais conservés en Argentine.
L’arrivée au pouvoir au Brésil du président Luiz Inácio Lula da Silva, un leader continental qui reconnaît l’importance de revitaliser l’intégration, a marqué un tournant dans la réalité sud-américaine.
Il est évident que les temps sont différents de ceux du début du 21e siècle, toutefois des conditions objectives sont réunies pour aller de l’avant.
Le fonctionnaire a qualifié d’inclusive la réunion du 30 mai à Brasilia, à laquelle Lula a invité tous les dirigeants sud-américains, quel que soit leur statut au sein de l’Unasur, qu’ils soient membres ou non.
Pour le représentant légal de l’organisation, cette réunion a eu un résultat positif dans la mesure où, après neuf ans, les présidents ont eu l’occasion de se rencontrer à nouveau et de discuter de leur vision et de leur perspective sur le processus d’intégration sud-américain.
Dans cet espace, « il est clair que les conditions sont réunies en Amérique du Sud pour un processus d’intégration entre les États et les peuples, où les gouvernements n’ont qu’à lui donner viabilité et continuité dans le temps ».
Plusieurs visions sur la manière de réaliser l’intégration ont convergé, et il y a même eu des critiques à l’égard de l’Unasur, pourtant il n’existe aucun autre mécanisme dans l’histoire de l’Amérique du Sud qui ait réalisé des progrès aussi concrets sur des questions stratégiques.
Quant à l’avenir de l’organisation, Urbina a affirmé qu’il y avait un agenda en suspens et que les pays membres devraient bientôt définir les aspects essentiels afin de lui donner une continuité depuis le siège où elle pourra fonctionner jusqu’à l’élection d’un secrétaire général.
Il a évoqué des projets sensés être mis en œuvre immédiatement, comme un mécanisme de coordination des politiques publiques régionales en matière de santé, afin d’éviter les désastres qui se sont produits dans le traitement individuel de la pandémie de grippe aviaire de 19 ans.
Un autre espace à renforcer est celui du Centre d’études stratégiques de défense.
Cette institution a montré à certains centres de pouvoir mondiaux leur possibilité de travail conjoint de notre zone géographique et l’urgence d’une vision commune en matière de défense régionale.
En ce qui concerne la participation des citoyens, le diplomate a affirmé que, dans la première phase de l’Unasur, le forum dédié aux peuples n’avait pas atteint un niveau de maturité institutionnelle en mesure de mettre un frein aux volontés en faveur de la désintégration.
Nous sommes appelés à nous prononcer pour une participation beaucoup plus active, efficace et intelligente et pour davantage de communication avec les gouvernements, a-t-il souligné.
D’autre part, la nouvelle architecture financière mondiale témoigne du fait que les pays en situation de souveraineté économique peuvent aller de l’avant dans les transactions avec les monnaies nationales.
En ce sens, la monnaie unique est une question plus controversée, plus paradoxale, entraîinant beaucoup plus de débats, tout comme la gestion souveraine des réserves.
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