lundi 7 octobre 2024 |
Prensa Latina - Qui sommes nous

| Contacter avec Prensa Latina

Agence d'information Latino-américaine
Édition française
Search
Close this search box.

De La Havane, « Port de Paix », à Paris, terre d’accueil… pour les lauréats du Prix Maison Victor Hugo

Par Philippe André Bonnet Enfin ! Avec près de trois ans de retard dus à la pandémie, les deux lauréats du Prix Maison Victor Hugo, remis à La Havane en novembre 2019 ont pu être reçus par notre association. Philippe Bonnet, responsable de ce beau projet culturel de CCF nous en rappelle l’esprit et nous donne quelques nouvelles de ces 10 jours bien remplis... RG

[Article original publié le 17 juin 2023 et également disponible sur le site de CubaCoop]

Les lauréats du « Prix Maison Victor Hugo de la Havane » de 2019-2023 à Paris, en ce mois de mai. .
Un voyage éclairant, enrichissant et prometteur pour la mise en valeur, la portée, la diffusion des recherches développées, notamment, dans le cadre de ce concours depuis plus de dix années.
Quelques reflets ci-dessous du voyage en France des lauréats, Roberto Méndez Martinez, pour son essai « Telle qu’aurait voulu la voir Théophile Gautier », sur le Ballet « Giselle », et Erian Peña Pupo avec un essai « Le regard cubain d’Henri Cartier Bresson ».
(Le Prix lui-même, ses fondements et ses développements et résultats depuis 2011 et au cours des quatre sessions qui ont été développées sous cette appellation ont été présentés dans le dernier Mag’Cuba Coop N° 39)
Le voyage entrepris par les deux lauréats le lundi 8 mai à l’aéroport José Marti de La Havane s’est achevé ce samedi 20 Mai – du moins à Paris – en prenant l’avion d’Air France pour regagner La Havane, pour le premier cité, puis Holguin, à l’Est de la Grande Île, pour le second.

Philippe Bonnet responsable du Prix pour la direction de CCF en compagnie de Roberto l’un des lauréats.

De fait, ce voyage a été différé depuis le début de l’été de 2019, époque à laquelle il aurait dû se dérouler si la situation sanitaire mondiale ne l’avait retardé, de mois en mois et d’année en année. Mais, en tout état de cause, « en temps normal », ce voyage au sein de l’histoire culturelle commune à Cuba et à la France a réellement débuté, dans le cadre de ce concours, lors du lancement de l’appel à candidature en 2018 – « la Convocatoria »- sur le sujet suivant, très directement lié au cinquième centenaire de la création de la Ville Capitale et à sa célébration en 2019 :
« La Havane Port de Paix – Porte ouverte à la connaissance et à sa diffusion »
On peut même considérer que ce voyage a commencé – sous forme d’espoir – bien avant pour ces deux candidats, comme pour beaucoup d’autres concurrents. Dans le cadre de leurs carrières -de leur périple de chercheur, d’écrivain, de professeur, de journaliste et d’observateur, etc – tous et chacun d’entre eux sont le plus souvent passionnés par le croisement entre les cultures française et cubaine et, plus précisément, par le croisement immédiat (au sens géographique ou dynamique du terme), entre les créations artistiques, littéraires… qui représentent les piliers ou des composantes essentielles des cultures françaises et cubaines.
Le Prix d’études et de recherches « Maison Victor Hugo, » s’est fixé comme objectif de mettre en évidence, de « dénicher », de rendre disponibles aux autres… (pourquoi pas, au plus grand nombre. ?) ces signes de confluence et d’enrichissement mutuel, c’est-à-dire, et pour le moins, aux lecteurs et aux auteurs des essais écrits pour ce concours. La plupart d’entre eux se sont livrés à ces quêtes originales et à chaque fois positives visant à illustrer la profondeur et la qualité des relations cubano-françaises, en particulier pour tout ce qui concerne le domaine culturel.
C’est l’ensemble de ce capital « émergé », et reconstitué, qui représente le but, le dessein de ce Prix.
Le programme du voyage des deux lauréats a été élaboré sur la base de leurs souhaits, exprimés à notre demande, et conjugués – dans leurs composantes – aux diverses expressions du capital culturel de notre pays.
Divers axes d’orientation de ce programme peuvent être mis en évidence.
Les époques du développement culturel de notre pays enregistré dans la Capitale – le séjour se déroulant essentiellement à Paris (mais pas exclusivement, on le verra) – ont été identifiées et explicitées et les visites des lieux concernaient des quartiers emblématiques dont les développements expriment notre histoire.

A droite sur la photo Christine Druel qui a accompagné les lauréats dans de nombreuses visites et leur a servi d’interprète ! A gauche Marie-Christine Delacroix membre de la direction de CCF

Ainsi du Quartier Latin, des monuments représentatifs de l’évolution de l’architecture et de la culture chrétiennes, comme, par exemple, Notre-Dame, la Sainte Chapelle, Saint-Séverin, etc, etc… Ainsi également des quartiers marqués par des mouvements révolutionnaires, la Bastille, la Place Vendôme (qui n’a rien d’ambigu et qui représente aussi la qualité d’une certaine forme d’art, en même temps que la participation de Courbet aux difficultés de la colonne !..). Montmartre et ses divers symboles et souvenirs, y compris le Sacré-Cœur et les évocations de La Commune ou du Chevalier de la Barre. Le Boulevard Saint-Michel…apparaît à plusieurs titres dans ce parcours, etc, etc…
D’autres quartiers sensibles aux manifestations, à commencer par l’Assemblée Nationale et le Sénat, le Boulevard Saint Germain, sans parler du cimetière du Père Lachaise ont, notamment, été visités et même parcourus. Les souvenirs des Invalides n’ont pas été oubliés (n’omettons pas, en effet, que La Havane possède un intéressant musée napoléonien).
Des rencontres n’ont pas été omises avec les domaines significatifs des arts, comme divers musées, -Orsay, Picasso, Beaubourg, Rodin, Gustave Moreau, Le Louvre, évidemment…ou de lieux historiques aux souvenirs cumulés, comme le Château de Versailles -et son domaine- toujours classés dans les priorités.
Les thèmes ayant été traités par les essais des deux lauréats ont fait l’objet d’attentions particulières : l’Opéra Garnier, pour la scène où fut créé le ballet « Giselle », pour l’essai écrit par le lauréat Roberto Mendez – et pour Alicia Alonso qui le fit « adoptée » à Cuba. Cette évocation fut prolongée par l’Opéra Bastille et le spectacle Béjart.
La Direction de La Fondation Cartier-Bresson a reçu la délégation, notamment en lien avec l’essai ayant permis à son auteur d’être l’un des lauréats. En effet, Henri Cartier-Bresson fut témoin de Cuba à deux reprises, en 1934 et 1963. La visite du siège de la Fondation et l’examen des documents d’archives qui avaient été préparés pour notre délégation a été très positive et enthousiasmante. L’idée d’un retour à Cuba pour notre témoin HC-B pourrait être étudiée dans le cadre d’une exposition qui serait organisée à la Fototeca de La Havane, lieu très fréquenté de la Capitale Cubaine. L’ « instant décisif » a tellement inspiré les photographes cubains !

A la Fondation Cartier Bresson avec son directeur M. Clément Cheroux et Me Aude Raimbault

Parallèlement à ces visites et rencontres organisées dans des lieux réunissant des œuvres, des travaux artistiques, plusieurs entretiens ont été réalisés afin de permettre aux auteurs de présenter leurs travaux à leurs interlocuteurs.
Ce fut le cas, notamment, d’une soirée organisée par le Centre Culturel de Vitry-sur-Seine et le Comité local de Cuba Coopération France, à laquelle a participé l’une des jurés du Prix par une allocution éclairante sur les travaux élus, suivie par un débat motivé. La rencontre avec la Direction de l’Association au Cercle de l’Union Interalliée lors de son Gala annuel a permis à cette dernière de fonder cette notion de mission dont sont chargés les deux lauréats à leur retour à Cuba dans leurs liens avec la Maison Victor Hugo de La Havane et le Prix.
La délégation a bénéficié d’une visite très complète de la Maison Victor Hugo de Paris réalisée par son Directeur, dont les explications et commentaires ont été pour elle tellement enrichissants. Un déplacement fut en outre réalisé à Besançon, pour une rencontre avec la municipalité, avec la direction de la Maison Victor Hugo et les visites de celle-ci et des monuments de la Ville.

De gauche à droite : Lise Lezennec, responsable culturelle et scientifique de la Maison natale de Victor Hugo, Roberto et Eran les deux lauréats du Prix, Marie-Christine Delacroix membre de la direction de Cuba Coopération France, Aline Chassagne, adjointe au maire de Besançon chargée de la culture.

Le Service Culturel de l’Ambassade de Cuba à Paris a reçu la délégation, permettant ainsi de compléter l’information sur le Prix, le voyage des auteurs et leurs travaux.
Il ne s’agissait pas ici de retracer l’ensemble des étapes du voyage des lauréats, mais de fixer quelques moments importants de son déroulement.
En investissant dans la programmation et le déroulement de ce voyage, il doit bien être compris qu’outre la reconnaissance du mérite de ceux qui ont été primés (et de la profondeur de la connaissance de la culture française qu’ils ont pu ainsi manifester) c’est bien ce terrain commun aux populations cubaines et françaises que nous souhaitons mettre en valeur et rendre accessible aux personnes intéressées ou susceptibles de le devenir, parmi les populations cubaines et françaises.
D’où la volonté persistante de promouvoir et de permettre la publication d’une grande partie des essais reçus et sélectionnés, mais aussi de ceux qui, quel que soit le sort qu’ils ont connu dans le classement final, doivent être recensés et rendus disponibles à la consultation de tous, par exemple sur le site CCF et sur un site Maison Victor Hugo de La Havane.

Mai 2023
Portfolio

Devant la statue réalisée par Ouamane Saw ; les deux lauréats avec Florent Werguet, chef du service des relations internationales

peo/

EN CONTINU
notes connexes