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Le sombre troc de Lasso contre les îles Galapagos

Quito, 5 juillet (Prensa Latina) Alors qu'une grande partie de l'Equateur se concentre sur les élections du 20 août, l'inquiétude grandit aujourd'hui au sujet de l'échange de dette lié aux îles Galápagos, car tout indique que le gouvernement a "vendu" l'archipel.

Bien que le président Guillermo Lasso le nie, plusieurs analystes assurent qu’après l’accord avec la banque suisse Credite Suisse, le chef de gouvernement a cédé la souveraineté de ce territoire, considéré comme un paradis naturel situé au milieu de l’océan Pacifique.
En pratique, l’accord consiste en un nouveau prêt émis par l’institution financière suisse, avec une garantie de 85 millions de dollars de la Banque interaméricaine de développement (BID) et une assurance fournie par la Société financière de développement international (DFC) des États-Unis.
L’administration Lasso a présenté cet accord comme un « échange dette-nature » dans le but vénérable de conserver l’environnement où le scientifique anglais Charles Darwin a pu développer sa théorie de la sélection naturelle des espèces au 19e siècle.
En d’autres termes, l’État cesserait de payer 1,126 milliard de dollars en échange de plus de 450 millions de dollars à un trust créé à cet effet : le Galapagos Life Fund (GLF), une société constituée aux États-Unis, plus précisément dans le Delaware, un État considéré comme un paradis fiscal.
L’annonce de l’échange a été faite il y a plus d’un mois, mais la controverse continue.
Selon l’accord, la GLF, composée de 11 membres, sera responsable jusqu’en 2041 de la gestion des fonds destinés à la préservation de l’environnement de l’archipel.
La négociation implique que le GLF définira les politiques publiques, notamment les politiques d’investissement, dans les îles Galápagos et, par conséquent, sera responsable de l’administration des activités commerciales telles que la pêche et le tourisme.
Seuls cinq représentants de l’État équatorien siègent au conseil d’administration, sans droit de vote, car les décideurs sont des entreprises internationales et des organisations non gouvernementales, telles que le Pew Bertarelli Ocean Legacy Project et l’Oceans Finance Company.
Le journaliste et sociologue Andrés Durán a révélé, par l’intermédiaire de la station de radio Hoja de Ruta, que l’un des membres du GLF est la Chambre de tourisme des Galápagos, dont le président, Eduardo Brito, est le bras droit de Roque Sevilla, un ancien conseiller de Lasso.
L’ancien ministre de l’environnement, Daniel Ortega, a averti que le gouvernement du banquier n’a pas encouragé un quelconque échange de dette aux Galapagos, mais plutôt un obscur troc qui favorise des intérêts privés.
L’ancien fonctionnaire a déclaré qu’il s’agissait d’un terrible précédent au niveau international en matière de gestion des ressources fiscales pour la gestion de la conservation.
Il a regretté que cela se produise à un moment où les Galapagos souffrent d’une détérioration en termes de durabilité, en raison de l’augmentation du tourisme, des espèces envahissantes et du manque de fournitures pour couvrir les besoins de base de ses habitants.
La semaine dernière, lorsque le président a visité les îles en pleine crise alimentaire, les Galapagiens l’ont accueilli par des cris et des accusations selon lesquelles il avait vendu le territoire dans leur dos, sans les consulter.
Sur les photos de la visite gouvernementale, aux côtés des ministres d’État, apparaît l’ambassadeur des États-Unis en Équateur, Michael J. Fitzpatrick, ce qui a attiré l’attention des internautes sur les réseaux sociaux.
Le journaliste Andrés Durán a rappelé que le gouvernement américain est l’un des garants de l’opération à travers la DFC, qui a accordé 656 millions pour l’assurance « risque politique ».
Mais le prochain gouvernement pourra-t-il revenir sur un accord aussi contesté, qui ne semble pas contribuer en pratique à la préservation de l’environnement des Galápagos et au bénéfice de ses habitants ?
La possibilité que cette tendance et l’orientation économique et commerciale « libertaire » changent en août 2023, grâce aux élections imposées par la mort croisée, est incertaine, a commenté l’historien équatorien Juan Paz y Miño dans un article sur le sujet.
jcc/livp/avr

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